En mars 2020, le président biélorusse avait surpris tout le monde en qualifiant la pandémie de Covid-19 de « psychose de masse » et en livrant ses recommandations médicales pour la combattre, à base de vodka ou de hockey. Près d’un an plus tard, Alexandre Loukachenko, visé par un mouvement de contestation sans précédent depuis sa réélection frauduleuse, en août 2020, a finalement reconnu l’existence du virus.
Lui-même contaminé fin juillet 2020, le dirigeant se félicite de la méthode biélorusse, sans confinement. Le pays a fini par imposer des mesures sanitaires, mais elles restent légères. Les masques sont obligatoires dans l’espace public, mais aucune amende n’est prévue en cas d’infraction – donc peu de personnes en portent –, tandis que les commerces, bars et restaurants, restés ouverts, doivent simplement respecter la distanciation physique. Les frontières terrestres sont quant à elles fermées, hormis pour les conducteurs de poids lourds ou les diplomates.
Une campagne de vaccination, qui vise en priorité les employés du système de santé, est « en voie d’achèvement », a annoncé l’agence de presse officielle, Belta, mercredi 10 février. L’objectif du gouvernement est de vacciner 1,2 million de personnes sur les 9,5 millions d’habitants « avant la fin du printemps ». Les autorités biélorusses utilisent le vaccin Spoutnik V, fourni par la Russie, mais comptent également sur son deuxième vaccin, EpiVacCorona.
Climat de peur
La deuxième vague de l’épidémie semble se stabiliser, grâce, notamment, à un nombre de lits d’hôpitaux par habitant parmi les plus importants au monde (10,8 pour 1 000 habitants, contre 5,9 en France, selon la Banque mondiale). Mais la crise sanitaire fait l’objet d’une campagne de désinformation et de censure. Selon un rapport de l’ONG Human Rights Watch, publié le 11 février, la Biélorussie fait partie des cinquante et un pays dans lesquels le gouvernement a utilisé « des mesures de santé publiques liées au Covid-19 ou des lois antérieures à la pandémie pour arrêter arbitrairement, détenir, poursuivre ou donner des amendes à des personnes exprimant leurs oppositions à la pandémie ou à d’autres politiques gouvernementales sans rapport avec le covid-19 ». Elle fait également partie des huit pays, avec le Kirghizistan et la Hongrie, qui ont « suspendu ou restreint le droit de demander et de recevoir des informations de santé publique, ou ont limité les accréditations pour des points presse consacrés au Covid-19 aux seuls médias pro-étatiques ».
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