Publié le : 15/02/2021 – 15:09Modifié le : 15/02/2021 – 15:20
Le ministère turc de l’Intérieur a annoncé lundi l’arrestation de 718 personnes, dont des dirigeants du parti prokurde HDP, soupçonnées de liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qu’Ankara accuse d’avoir exécuté 13 de ses ressortissants en Irak. Recep Tayyip Erdogan, quant à lui, accuse les États-Unis de soutenir les « terroristes » kurdes.
Les autorités turques ont arrêté 718 personnes, dont des dirigeants du parti prokurde HDP, a indiqué le ministère turc de l’Intérieur, lundi 15 février. Ces personnes sont soupçonnées de liens avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à qui Ankara a imputé dimanche « l’exécution » de 13 Turcs en Irak.
« Un grand nombre d’armes, de documents et du matériel numérique appartenant à l’organisation (terroriste) ont été saisis lors des perquisitions », a ajouté le ministère de l’Intérieur, précisant que des opérations dans 40 villes à travers le pays étaient toujours en cours.
Protestant contre la réaction américaine, jugée molle par les médias progouvernementaux, la Turquie a convoqué lundi l’ambassadeur des États-Unis à Ankara. « L’ambassadeur américain (David) Satterfield a été convoqué au ministère ce jour et notre réaction au communiqué américain lui a été notifiée dans les termes les plus forts », a précisé le ministère.
Le PKK réfute la version d’Ankara
La Turquie a accusé dimanche le PKK d’avoir exécuté 13 de ses ressortissants, membres des forces de sécurité pour la plupart, qu’il retenait en captivité dans le nord de l’Irak depuis plusieurs années.
Selon le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, des militaires turcs ont découvert 13 corps sans vie dans une grotte située dans la région de Gara, dans le nord de l’Irak, où Ankara mène depuis mercredi une opération contre le PKK, un groupe qualifié de « terroriste » par Ankara et ses alliés occidentaux.
Le PKK a reconnu dimanche la mort d’un groupe de prisonniers, mais a réfuté la version d’Ankara, affirmant qu’ils avaient été tués dans des frappes aériennes turques.
Tensions entre Washington et Ankara
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a ravivé lundi l’un des principaux points de contentieux entre la Turquie et les États-Unis en les accusant de soutenir les « terroristes » kurdes après « l’exécution » selon Ankara de 13 Turcs en Irak aux mains des rebelles du PKK.
Le département d’État américain a déclaré dimanche « déplorer » ces morts. « Si les informations sur la mort de civils turcs aux mains du PKK, une organisation classée terroriste, se confirment, nous condamnons ces actions dans les termes les plus forts », a-t-il ajouté dans un communiqué.
« Les déclarations des États-Unis sont déplorables. Vous dites ne pas soutenir les terroristes mais vous êtes bel et bien à leur côtés », a déclaré le président turc lors d’un discours.
Si Washington considère le PKK comme une organisation terroriste, il n’en soutient pas moins des milices kurdes qui y sont liées en Syrie dans le cadre de la lutte contre le groupe État islamique.
Ce soutien aux milices kurdes syriennes des YPG, qui a commencé sous l’administration de Barack Obama, est depuis plusieurs années au cœur des tensions qui plombent les relations turco-américaines.
Avec AFP
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