Un procès en destitution est une affaire politique. Pour tenter de gagner les voix républicaines nécessaires pour juger Donald Trump coupable (il leur en faut au moins dix-sept), les procureurs démocrates se sont efforcés de concentrer leur réquisitoire sur le rôle de Donald Trump dans l’assaut sur le Congrès, le 6 janvier, résultat de deux mois de mobilisation de sa base contre une élection présidentielle présentée comme truquée. Ils ont évité de mettre en cause les élus républicains présents devant eux qui ont défendu le « grand mensonge », selon eux, d’une fraude électorale qui aurait coûté au président sa défaite.
Les avocats de la défense, qui leur ont succédé, ont élaboré leur stratégie dans une tout autre perspective, celle de conserver le camp républicain soudé pour obtenir l’acquittement. Pour y parvenir, ils en ont donc appelé avec insistance à leurs réflexes partisans au court d’une très brève plaidoirie, vendredi 12 février, de deux heures et demie seulement.
Les démocrates avaient détaillé une machine infernale : la dénonciation par Donald Trump de ce « grand mensonge », une théorie du complot entretenue pendant des semaines, qui avait abouti à l’assaut contre le Capitole. Cet assaut avait été illustré par plusieurs vidéos, certaines inédites, qui avaient frappé les esprits. Le premier élément de leurs réquisitoires, un terrain glissant pour eux, a disparu des plaidoyers des avocats, tout comme les scènes filmées à l’intérieur du Congrès.
Réduire l’attaque du Capitole à un débordement
Leur défense a été articulée autour de trois points. Ils ont tout d’abord réduit l’attaque du Capitole à un débordement imputable à « un petit groupe » radical, sans lien aucun avec Donald Trump, et qui avait, selon eux, « pris en otage » une manifestation pacifique. Ils ont également réduit le facteur de causalité, dans l’accusation d’« incitation à l’insurrection », à quelques phrases prononcées par Donald Trump pendant le discours qui avait précédé l’attaque. Ils ont également reconstitué une chronologie des événements débarrassée des éléments embarrassants pour le président, comme un message publié sur Twitter qui mettait en cause son vice-président, Mike Pence, alors que les émeutiers étaient sur ses talons à l’intérieur du Capitole.
Les avocats ont tenté de convaincre leur auditoire que ces phrases de Donald Trump étaient en elles-mêmes anodines, l’expression « se battre comme des diables » relevant de la phraséologie ordinaire de la politique américaine, en occultant le climat politique qui régnait alors. « Le discours du 6 janvier n’a pas provoqué les émeutes. Le président n’a pas provoqué les émeutes. Il n’a ni explicitement ni implicitement encouragé le recours à la violence ou à des actions anarchiques », a déclaré Bruce Castor, qui a souligné que le président avait invité, à une reprise, ses partisans à manifester « pacifiquement et patriotiquement ».
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