Près d’un tiers des salariés du secteur privé (31%) pratiquaient le télétravail à temps complet ou partiel en décembre, avec une moyenne de 3,6 jours télétravaillés par semaine, plus que doublée en un an, selon une enquête CSA pour Malakoff Humanis publiée mardi.
La part de salariés du privé adeptes du télétravail fin 2020 s’affiche ainsi stable par rapport à l’avant-pandémie de Covid-19, puisque 30% des salariés du privé étaient télétravailleurs en novembre 2019, rappelle Malakoff Humanis, dont c’est le quatrième « baromètre annuel » sur le télétravail depuis fin 2017.
Mais le nombre de jours télétravaillés a lui plus que doublé, passant d’une moyenne de 1,6 jour en télétravail fin 2019 à une moyenne hebdomadaire « élevée » de 3,6 jours fin 2020, souligne le groupe mutualiste de protection sociale dans un communiqué.
En décembre, « dans un contexte incertain et anxiogène pour beaucoup » de salariés, « on est dans une situation encore exceptionnelle, non pas en nombre de salariés qui télétravaillent » (après 39% en avril et 41% en mai), « mais en nombre de jours » télétravaillés, a relevé auprès de l’AFP Anne-Sophie Godon, directrice innovation chez Malakoff Humanis.
Du printemps à l’hiver 2020, le télétravail à 100% a diminué. Il concernait plus de la moitié des télétravailleurs en mai (52%), mais seulement 45% d’entre eux en décembre, soit 14% du total des salariés.
En parallèle, le nombre de salariés travaillant « à temps complet sur site » a augmenté, selon l’étude, avec 61% des salariés à temps plein dans leur entreprise en décembre, contre « moins d’un tiers entre avril et mai », puis 51% en juin. Les salariés ni sur site tous les jours, ni en télétravail fin 2020 étaient « en chômage partiel à 100% », partagés entre chômage partiel et travail sur site, ou encore « en arrêts maladie ».
Par secteur d’activité, 62% des salariés des banques/assurances et des services étaient télétravailleurs en décembre. Ils étaient 23% à télétravailler dans le secteur de la santé, 19% dans le commerce et 17% dans l’industrie. Dans le même temps, 76% des salariés de l’industrie travaillaient à temps complet sur site (74% dans la santé, 65% dans le commerce, 36% dans les banques/assurances et 35% dans les services).
Après des mois de télétravail imposé, la satisfaction à l’égard de ce mode de travail « a baissé, mais demeure élevée ». D’un score de « 8/10 fin 2019 », la note de satisfaction est tombée à « 7,2/10 en décembre ». Elle avait glissé jusqu’à « 6,9/10 en avril, lors du premier confinement ».
Pour plus de la moitié des salariés (56%) et des dirigeants d’entreprise (52%), la semaine idéale devrait compter « un à trois jours de télétravail ».
Toutefois, la cote du télétravail s’est effritée parmi les managers: 50% y étaient favorables en décembre, contre 54% fin 2019. À l’issue d’une année 2020 chaotique, 40% des managers disent avoir « ressenti des difficultés dans la mise en place du télétravail », quand ils n’étaient que 24% à s’en plaindre fin 2019. Les managers « tiennent cette situation un peu à bout de bras », a estimé Mme Godon. Ils doivent d’un côté « écouter les collaborateurs, repérer les situations de fragilité » et de l’autre « organiser le travail, maintenir le lien », a-t-elle ajouté. Et 28% des managers ont rencontré des « difficultés pour adapter leur mode de management », d’après le sondage.
Chez les salariés, plus d’un quart (26%) signalaient en décembre un impact négatif du télétravail sur leur santé physique et psychologique. Avec l’instauration mi-janvier du couvre-feu à 18H00, « on risque de voir une nouvelle dégradation de la santé physique perçue par les salariés, déjà beaucoup plus sédentaires en télétravail », a mis en garde Mme Godon.
Cette enquête a été réalisée du 9 au 31 décembre via internet ou par téléphone auprès d’échantillons représentatifs de 1.280 salariés et 300 dirigeants d’entreprises d’au moins dix salariés du secteur privé.
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