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Ses mots trahissent un mélange d’embarras et de honte. Pourtant, elle n’a pas grand-chose à se reprocher… « Je suis triste, très triste », répète Malika*, qui souhaite rester anonyme de peur que ses proches apprennent dans quelles conditions « dramatiques » elle se trouve depuis onze mois.
Cette Algérienne de 41 ans est bloquée en France depuis le 17 mars 2020, jour où les autorités de son pays ont décidé de fermer les frontières pour endiguer la propagation du Covid-19. « Je suis arrivée à Paris le 9 mars. Le 15, quand j’ai vu que l’épidémie prenait de l’ampleur, je me suis rendue à l’aéroport d’Orly mais il n’y avait plus de vol, se rappelle-t-elle. Je n’ai pas pu rentrer chez moi. »
Sans famille ni amis en France, cette artiste peintre est restée seule avec 1 500 euros en poche. Les premiers mois, elle a pu se payer une pièce en colocation à Paris ou dans les Hauts-de-Seine. En mai, voyant ses revenus diminuer, elle s’est inscrite à l’ambassade d’Algérie dans l’espoir d’être rapatriée, « mais personne ne m’a appelée ». En juillet, elle se retrouve à la rue, sans argent. « C’est comme si on m’avait abandonnée », lâche-t-elle.
Jamais elle n’aurait cru vivre une telle épreuve. « Je devais rester un mois, mais rien ne s’est passé comme prévu », souffle-t-elle. Arrivée en France avec un visa touristique, Malika devait en effet retourner en Algérie le 7 avril 2020 après quelques rendez-vous médicaux. « J’ai une maladie musculaire et je me déplace le plus souvent en fauteuil roulant », décrit-elle.
« Depuis un an, c’est la misère »
Aujourd’hui, devenue une sans-papiers, elle vivote grâce à l’aide d’anonymes qui ont fait une cagnotte pour lui louer une chambre dans un pavillon situé en Seine-Saint-Denis. « Depuis un an, c’est la misère », concède-t-elle.
Combien d’Algériens sont-ils coincés en France sans pouvoir rejoindre l’autre rive de la Méditerranée ? Quelques centaines ? Des milliers ? Difficile à dire, d’autant que les autorités communiquent très peu sur ce sujet. Si ce n’est en août 2020 lorsque l’ambassade d’Algérie à Paris disait avoir rapatrié quelque 6 170 ressortissants.
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