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Destitution de Trump : l’accusation juge une condamnation nécessaire pour protéger la démocratie

Jamie Raskin, chef des procureurs démocrates du procès en destitution de Donald Trump, quittant le Capitole à Washington, DC, le 11 février. Jamie Raskin, chef des procureurs démocrates du procès en destitution de Donald Trump, quittant le Capitole à Washington, DC, le 11 février.

Jamie Raskin, le chef des procureurs démocrates du procès en destitution de Donald Trump a conclu les deux jours consacrés à leurs réquisitoires, jeudi 11 février, en invitant les jurés à se fier à leur « sens commun ». Cet emprunt au pamphlétaire Thomas Paine (1737-1809) était de la part de l’élu du Maryland un appel à se prononcer sur la base des éléments patiemment livrés à l’auditoire. Ils démontrent selon lui la réalité de « l’incitation à l’insurrection » dont l’ancien président est accusé pour son rôle dans l’assaut donné par certains de ses fidèles contre le Congrès des Etats-Unis, le 6 janvier. Cette attaque avait été précédée d’un discours virulent dans lequel il avait invité ses fidèles à marcher sur le Capitole.

Les procureurs de la Chambre des représentants avaient pour tâche de lier l’un à l’autre. Commanditaire négligent d’une tentative de coup de force sans précédent dans l’histoire américaine, l’ancien président l’a facilitée en laissant dans son sillage, au cours des mois qui ont précédé cette descente aux abîmes, un monceau d’éléments à charge. Des dizaines de messages publiés sur Twitter et autant de discours ont permis de reconstituer le piège d’un « grand mensonge », selon l’accusation, qui s’est refermé le 6 janvier sur le président et ses partisans.

L’impossibilité de démontrer que l’élection présidentielle du 3 novembre avait été truquée, l’épuisement des recours légaux et la résistance des responsables des Etats décisifs à ses pressions pour modifier les résultats ont conduit Donald Trump, « incitateur en chef », au scénario du pire aux yeux des procureurs. « Tout comme pour faire un feu, on ne commence pas par les flammes. Donald Trump, pendant des mois et des mois, a assemblé l’amadou, le petit bois et jeté des bûches pour faire croire à ses partisans que le seul moyen de perdre était de lui voler la victoire. Ainsi, en cas de défaite, le président Trump était prêt à craquer l’allumette », a résumé Eric Swalwell (Californie).

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« Trump nous a envoyés »

Mercredi, l’accusation a décrit son activisme, avant le jour fatidique, dans le but de mobiliser sa base pour la diriger vers le Congrès, le jour même de la certification des résultats qui scellerait irrémédiablement son sort. Elle a opposé l’énergie alors déployée à son inaction, le moment venu, alors que ses partisans semaient le chaos dans le cœur battant de la démocratie américaine. Ces derniers n’avaient pas été avares, non plus de pièces à conviction. « Trump nous a envoyés », « nous écoutons Trump », « nous attendons et prenons les ordres de notre président », ont rappelé les témoignages rassemblés par Diana DeGette (Colorado).

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