Une bonne nouvelle ne vient jamais seule: après avoir reçu le soutien de l’OMS pour son vaccin anti-Covid, le groupe pharmaceutique britannique AstraZeneca a annoncé jeudi des bénéfices record en 2020, année d’une pandémie planétaire que les campagnes de vaccination tentent aujourd’hui de faire reculer.
Le groupe pharmaceutique a publié jeudi un bénéfice net de 3,2 milliards de dollars, qui a plus que doublé en une année, et des ventes en augmentation de 9%, à 26,6 milliards de dollars par an, tirées notamment par la forte demande de médicaments contre les troubles générés par le virus, comme l’asthme par exemple.
Associé à l’université d’Oxford, AstraZeneca est l’un des premiers laboratoires à avoir mis au point un vaccin contre le Covid-19, autorisé en urgence en décembre en Grande-Bretagne, puis dans la foulée par de nombreux pays dans le monde et l’Union européenne.
Le sérum miracle a valu au laboratoire d’être initialement salué par la communauté internationale, qui table sur les vaccins pour tenter de tourner la page de la pandémie. Mais des retards de livraison en Europe et des doutes sur son efficacité -chez les personnes âgées et contre les variants du virus- ont créé la polémique.
Sur les retards de livraison, AstraZeneca s’est engagé jeudi « à l’accès de 170 millions de doses de vaccin dans 190 pays ».
Quant aux doutes sur son efficacité, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a finalement jugé mercredi que le vaccin d’AstraZeneca pouvait être administré aux plus de 65 ans, et dans les pays où circulent des variants, en particulier les variants britanniques et sud-africains identifiés comme plus contagieux.
Malgré ces assurances de l’OMS, l’Afrique du Sud s’est dite prête à revendre ou échanger un million de doses d’AstraZeneca, écarté au profit de celui de Johnson & Johnson.
Pour tenter d’y voir plus clair, l’Agence européenne du médicament (EMA) a annoncé mercredi avoir demandé à tous les développeurs de vaccins d’évaluer si leur produit est efficace contre les nouvelles mutations du coronavirus.
L’Union européenne a par ailleurs affirmé vouloir muscler sa production de vaccins.
– « Décrochage européen » –
« Nous avons été trop optimistes, et sans doute trop confiants sur la livraison en temps voulu des doses commandées », a admis la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
« Nous devons améliorer la montée en puissance des capacités », a-t-elle insisté.
« Il y a un point sur lequel on n’a pas été assez bons, pas assez forts, pas assez rapides, c’est l’investissement dans le développement du vaccin », a renchéri le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune, déplorant un « décrochage européen ».
Dans la foulée, AstraZeneca a dit s’associer avec l’allemand IDT Biologika afin d’être capable de produire dès le deuxième trimestre davantage de vaccins pour l’Europe.
Le laboratoire allemand BioNTech a pour sa part annoncé mercredi le démarrage de la production de son vaccin, conçu avec l’Américain Pfizer, dans une nouvelle usine à Marbourg (Allemagne), destinée à augmenter les livraisons.
En attendant, la chancelière Angela Merkel a annoncé mercredi soir la prolongation jusqu’au 7 mars de la plupart des restrictions en place en Allemagne. La Grèce va de son côté durcir à partir de jeudi son confinement national.
L’UE, qui a franchi mardi soir le seuil symbolique des 500.000 décès liés au Covid-19, a vu toutefois la tendance s’améliorer depuis quelques jours, avec 16% de cas en moins sur la semaine du 3 au 9 février, et une mortalité quotidienne en baisse également (-7%).
Le Moyen-Orient a pour sa part franchi la barre des 100.000 morts des suites du Covid-19 depuis le début de la pandémie en décembre 2019, selon un comptage réalisé par l’AFP jeudi à 8H00 GMT.
Pour amortir l’impact économique de la crise sanitaire, les eurodéputés ont approuvé mercredi le fonds de relance massif destiné à aider les pays de l’UE, le déblocage des 672,5 milliards d’euros ne devant toutefois pas intervenir avant plusieurs mois.
Aux Etats-Unis, le débat se poursuit sur le gigantesque plan d’urgence de 1.900 milliards de dollars proposé par le président Joe Biden pour aider les PME et les ménages les plus vulnérables.
Les Américains pourront dès jeudi se faire vacciner dans les pharmacies du pays. Dans l’Etat de New York, les grandes salles de spectacle et les stades pourraient partiellement rouvrir à partir du 23 février, une première après presque un an de fermeture.
– Le Japon en quête de seringues –
Après un mois de mission à Wuhan, en Chine, les experts dépêchés par l’OMS n’ont pu percer les origines de la pandémie et plusieurs questions restent en suspens comme l’origine animale du virus ou la thèse, avancée par Pékin, selon laquelle il aurait pu être importé en Chine via des aliments surgelés.
Au Japon, pays hôte des JO l’été prochain, la campagne vaccinale commencera la semaine prochaine, a annoncé mercredi son Premier ministre, mais les autorités travaillent d’arrache-pied pour se procurer des seringues adaptées afin de ne pas gaspiller les doses.
En Russie ce sont quelque 1,7 million de personnes qui ont été vaccinées, le pays ayant franchi le cap des quatre millions d’infections mercredi.
Les autorités sanitaines du Mexique ont pour leur part autorisé l’utilisation des vaccins chinois CanSino Biologics et CoronaVac contre le Covid-19.
Plus de 151 millions de doses de vaccins anti-Covid ont été administrées dans au moins 91 pays ou territoires, selon un comptage réalisé par l’AFP mercredi.
La pandémie a fait plus de 2,34 millions de morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles mercredi.
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