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Birmanie : après l’annonce de sanctions américaines, la mobilisation continue

Publié le : 11/02/2021 – 05:26

Des manifestants continuaient à se rassembler jeudi matin pour dénoncer le coup d’État militaire en Birmanie, tandis que Washington a annoncé des sanctions contre la junte la veille.

Les Birmans descendaient jeudi 11 février pour une sixième journée consécutive dans les rues contre le coup d’État qui a renversé Aung San Suu Kyi.

La peur des représailles est dans tous les esprits, deux jours après l’usage de la force par la police qui a fait plusieurs blessés, dont deux dans un état grave. Une jeune femme a reçu une balle dans la tête et sa situation est critique. Plus de 200 personnes, dont des membres de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi, ont été interpellés depuis le putsch du 1er février, d’après une ONG d’aide aux prisonniers politiques.

Malgré cela, des manifestants commençaient à se rassembler jeudi matin pour exiger la libération des personnes détenues, la fin de la dictature et l’abolition de la constitution de 2008, très favorable à l’armée.

« N’allez pas au bureau ! », a scandé un groupe de protestataires devant la banque centrale de Birmanie à Rangoun, la capitale économique, répondant aux appels à « la désobéissance civile » lancés dès les premières heures qui ont suivi le coup d’État.

« Nous manifesterons jusqu’à ce qu’Aung San Suu Kyi (ex-cheffe de facto du gouvernement civil) et Win Myint (ex-président de la République) soient libérés », a déclaré à l’AFP un employé de la banque. Des rassemblements se tenaient dans plusieurs autres villes du pays, comme à Mandalay (centre).

« Libération immédiate »

L’escalade de la violence contre les manifestants a été condamnée à l’international.  Le président américain Joe Biden a annoncé mercredi que son administration réduisait l’accès des généraux birmans à 1 milliard de dollars de fonds aux États-Unis et allait dévoiler de nouvelles sanctions dans la semaine.  « J’appelle une nouvelle fois l’armée à libérer immédiatement tous les dirigeants politiques élus démocratiquement et les activistes », a ajouté Joe Biden. La Birmanie est son premier dossier diplomatique majeur depuis son élection.

L’Union européenne pourrait aussi prendre de nouvelles sanctions, a averti Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne. Elles pourraient viser le chef de l’armée Min Aung Hlaing, auteur du putsch, et d’autres généraux. Ils font déjà l’objet de mesures de rétorsions depuis les exactions des militaires contre la minorité musulmane rohingya en 2017.

Les puissants conglomérats contrôlés par l’armée pourraient être également ciblés, les sanctions les visant ayant été levées pendant la fragile parenthèse démocratique de 10 ans, refermée brutalement par le coup d’État.

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU va tenir vendredi une session extraordinaire sur les événements. La position de Pékin et de Moscou, soutiens traditionnels de l’armée birmane aux Nations unies, sera scrutée de près. 

Avec AFP

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