Tesco, la première enseigne britannique de supermarchés, est sous la pression d’une partie de ses actionnaires pour lutter contre la malbouffe. Dans le pays, qui compte le plus de personnes en surpoids d’Europe, alors que la pandémie de Covid-19 touche particulièrement cette catégorie de la population, ceux-ci estiment que le groupe a une lourde responsabilité dans la mauvaise alimentation des Britanniques.
Au total, une centaine d’actionnaires individuels et sept fonds d’investissement ont soumis, mardi 9 février, une résolution pour forcer l’enseigne à publier chaque année la part d’aliments et boissons « sains » (tels que définis par le ministère de la santé britannique) qu’il vend, et pour l’obliger à produire une stratégie pour « l’augmenter significativement » d’ici 2030. La résolution sera soumise au vote de l’ensemble des actionnaires lors de l’assemblée générale du groupe, au début de l’été.
Parmi les sept fonds se trouvent le Néerlandais Robeco, le Britannique J O Hambro, ainsi que des fonds liés à des associations caritatives (Jesuits in Britain, Guy’s and St Thomas’Charity, Epworth Investment Management, qui est le fonds de l’Eglise méthodiste…). Les actionnaires sont coordonnés par ShareAction, une association d’activisme actionnarial, qui a commencé par s’attaquer aux salaires des patrons, puis aux émissions de gaz à effet de serre des entreprises, et se penche sur la question de la malbouffe depuis 2019.
Responsabilité majeure
Tesco est la première entreprise du FTSE 100, l’indice phare de la Bourse de Londres, à devoir répondre à une telle résolution. « Une poignée d’entreprises contribue à une crise d’obésité chez les jeunes, dénonce Stephen Power, de Jesuits in Britain. Trop souvent, les alternatives saines sont trop chères, voire pas disponibles. » Les actionnaires condamnent d’autant plus Tesco, qui a 27 % des parts de marché de la grande distribution britannique, que l’enseigne sait faire autrement.
En 2019, plusieurs supermarchés britanniques ont fait des tests dans des magasins du sud de Londres, dont les résultats ont été supervisés par l’université d’Oxford. En introduisant des promotions sur les légumes, Tesco a augmenté leurs ventes de 13 %. En supprimant les têtes de gondole et la mise en avant de chocolats pour Pâques, il a réduit leurs ventes de 22 % (par rapport aux magasins qui ne participaient pas au test).
En supprimant la mise en avant de chocolats pour Pâques, lors d’un test en 2019, Tesco a réduit leurs ventes de 22 %
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