Si au Royaume-Uni aucun expert ou politique ne remet encore ouvertement en cause la politique vaccinale du pays, l’inquiétude pointe au 10 Downing Street, alors que les mauvaises nouvelles s’accumulent concernant le vaccin d’AstraZeneca et de l’université d’Oxford, menaçant de saper la confiance (jusqu’à présent très élevée) des Britanniques dans ce vaccin « national », conçu par le plus prestigieux campus du pays et produit par la firme anglo-suédoise, pour l’essentiel sur le sol britannique.
Pas moins de quatre membres du gouvernement sont montés au créneau lundi 8 février, pour rassurer sur son efficacité, à commencer par le premier ministre, Boris Johnson, au lendemain de la suspension par l’Afrique du Sud du déploiement du vaccin, à la suite de la publication d’une étude préliminaire montrant son peu d’efficacité sur les formes légères de la maladie associée au variant B.1.351 (dit « sud-africain »). « Je reste convaincu que le vaccin Oxford-AstraZeneca est très efficace pour prévenir les cas graves et les morts, ce qui est quand même l’essentiel », a martelé M. Johnson, en marge de la visite d’un centre de diagnostic, à Derby, au centre de l’Angleterre.
« Rien ne prouve » que le vaccin Oxford et AstraZeneca « n’est pas efficace » pour éviter aux gens de tomber gravement malades, avait assuré un peu plus tôt à la BBC le secrétaire d’Etat à la santé, Edward Argar. « Nous devons garder à l’esprit que les vaccins déployés dans notre pays semblent très efficaces pour contrer le variant actuellement dominant au Royaume-Uni [le variant Kent, baptisé “B117”] », a insisté pour sa part Nadhim Zahawi, le ministre de la vaccination, dans une tribune au Daily Telegraph. « La campagne vaccinale se déroule très bien, presque un quart des adultes britanniques ont reçu une première dose, et nous sommes en train de passer un tournant [le nombre de nouvelles infections a baissé de 25 % sur une semaine], j’ai confiance dans le fait que nos vaccins sont efficaces », a ajouté Matt Hancock, le ministre de la santé, lors d’une conférence de presse en direct du 10 Downing Street.
Une remise en cause serait une catastrophe
Le vaccin d’AstraZeneca et Oxford est au cœur de la stratégie vaccinale du pays et de son succès : fabriqué à raison d’environ 2 millions de doses par semaine, il est facile à transporter et peut se conserver au réfrigérateur. Il a été massivement déployé dans les maisons de retraite et les petits centres de santé. Une remise en cause massive de son efficacité serait une catastrophe – d’abord pour les Britanniques, mais aussi pour Boris Johnson, qui compte bien sur cette campagne menée tambour battant pour faire oublier un très lourd bilan du Covid-19 (presque 113 000 décès).
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