FactuelLes services du gouvernement luxembourgeois ont pris la peine de réserver le domaine Openlux.lu pour répondre à notre enquête, avant même sa parution.
Si vous entrez lundi 8 février le terme « OpenLux » sur votre moteur de recherche, il y a de fortes chances pour que les réponses renvoient vers les articles du Monde et de ses confrères dans lesquels il est question des pratiques fiscales du Grand-Duché. Il faut aller un peu plus loin pour tomber sur la « Déclaration du gouvernement luxembourgeois sur les récents articles de presse publiés sur le Luxembourg ».
Cette page du site officiel du gouvernement luxembourgeois a été publiée dans la soirée du dimanche 7 février, soit quelques heures avant la sortie de notre enquête. Les services du gouvernement luxembourgeois ont aussi pris la peine de réserver le domaine Openlux.lu (manque de chance : le nom Openlux.eu était déjà utilisé par une société de location de yachts).
Sur cette page, le Luxembourg rappelle son attachement aux règles communautaires et revendique être l’un des premiers pays « à avoir opté pour un registre ouvert et transparent, qui est accessible, en ligne et gratuitement, sans aucune restriction au public (y compris aux journalistes) ». Un effort de transparence vertueux, certes, mais inabouti. Contactées fin décembre 2020 dans le cadre de notre enquête, les autorités luxembourgeoises n’ont en effet répondu que tardivement, et de manière vague.
Une FAQ reprenant mot pour mot nos questions
Il faut croire que l’inspiration est arrivée soudainement dans la nuit du 7 au 8 février : avant même d’avoir lu notre enquête, laquelle n’était pas encore mise en ligne, le gouvernement a « rejet[é] les affirmations contenues dans cette série d’articles ainsi que la représentation totalement injustifiée du pays et de son économie ». Il a aussi repris, presque mot pour mot, les interrogations que nous avions envoyées en décembre 2020, en les présentant comme des « questions fréquemment posées ».
La contre-attaque du Luxembourg a été reprise lundi 8 février au matin dans plusieurs journaux du pays, lesquels s’alarment, à l’image du magazine Paperjam, de « ce qui s’annonce comme une seconde vague de révélations après celle des LuxLeaks en 2014, [et] qui reste un très mauvais souvenir et même un traumatisme ». En dépit de ses protestations fermes et assurées, le Grand-Duché est visiblement inquiet, puisque les démarches pour réserver le domaine Openlux.lu ont dû être entreprises pendant le week-end, le nom de notre enquête n’ayant été révélé que le samedi 6 janvier, à travers une vidéo publiée sur notre site Internet.
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