Publié le : 06/02/2021 – 14:21
En Irak, les funérailles des premières victimes yazidies identifiées parmi celles retrouvées dans des charniers de l’organisation État islamique dans le nord de l’Irak ont lieu dans la région de Sinjar. Ces victimes ont été exhumées de 17 charniers laissés par le jihadistes. Depuis 2019, leurs corps sont analysés dans l’institut médico-légal de Bagdad.
Les derniers corps retrouvés dans des charniers autour du village de Kocho sont examinés à l’institut médico-légal de Bagdad, la capitale irakienne. L’objectif principal est d’établir leur identité et les causes de la mort de ces victimes yazidies.
« Lorsqu’on analyse ces restes humains, on dresse ce qu’on appelle un profil anthropologique : on estime le sexe, l’âge et la taille pour chaque cas », décrit Mohammed Ihsan, chef du département d’anthropologie de l’institut médico-légal.
Tout ce qui est retrouvé dans ces charniers est analysé, y compris les vêtements. La plupart de ces victimes sont des femmes, des enfants ou des personnes âgées. « Comme vous le voyez, ces vêtements, ce petit t-shirt, appartient à un jeune garçon. En analysant les os qui correspondent à ce cas, on peut aussi estimer que la victime a moins de 17 ans », montre Mohammed Ihsan.
Cet institut médico-légal a une place centrale pour tourner la page des jihadistes. C’est ici que se joue l’identification des victimes, et que sont récoltées de nombreuses informations qui pourraient servir dans des procès contre des membres du groupe État islamique (EI), afin de rendre justice aux victimes et aux familles des victimes.
L’importance de l’ADN
Outre l’analyse des ossements, les prélèvements ADN sont déterminants dans le processus d’identification, comme l’explique Mohammad Mesni, directeur du laboratoire d’analyses d’ADN : « Avec une personne vivante, vous pouvez utiliser ses yeux, ses empreintes, mais dans le cas des charniers, où les victimes sont enterrées depuis plusieurs années, la seule méthode pour identifier cette personne est l’analyse ADN ».
Des prélèvements sont alors effectués auprès de la population locale, pour tenter d’établir des correspondances. Mais dans le cas des Yazidis, les résultats sont faibles. « Pour les disparus de Kocho, plus d’un membre de la famille a souvent disparu. Parfois, il ne reste qu’une seule personne en vie, donc il est très difficile d’identifier ces personnes », constate Mohammad Mesni.
Sur plus de 500 corps analysés ces dernières années, 104 ont pu être identifiés. Il s’agit du début d’un long travail en Irak, où l’EI aurait laissé selon l’ONU plus de 200 charniers, renfermant jusqu’à 12 000 corps.
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