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GameStop : la prise de la Bastille financière des boursicoteurs

Ce n’est pas la prise de la Bastille, c’est la prise de Wall Street. « Nous assistons à la Révolution française de la finance », a tweeté, mercredi 27 janvier, Anthony Scaramucci, éphémère directeur de la communication de l’ex-président Donald Trump. Ce jour-là, des milliers de boursicoteurs s’étant donné le mot sur le forum de discussion Reddit, étaient partis à l’assaut d’actions d’entreprises moribondes, notamment les magasins de jeux vidéos Gamestop. Ils les ont fait monter si haut qu’ils ont provoqué la faillite de hedge funds, des géants de Wall Street, qui avaient parié sur leur effondrement.

Révolte ou révolution, il est trop tôt pour savoir, mais le phénomène a des sources profondes. Chance Landesman, 22 ans, est l’un de ces boursicoteurs, qui a acheté en ce jour de folie, 40 000 dollars (33 000 euros) d’actions Gamestop et avait doublé sa mise lundi 1er février. L’itinéraire de ce New-Yorkais, ancien étudiant en philosophie devenu peintre d’œuvres exposées sur Instagram, est emblématique de la génération des « millennials ».

Chance Landesman a ouvert un compte sur l’application en ligne RobinHood il y a six ans. Il y a investi l’argent de poche accumulé en vendant des tee-shirts au lycée et un don de 15 000 dollars fait par son oncle pour ses 18 ans.

Les choses sérieuses commencent à l’hiver 2020 : l’épidémie de Covid-19 éclate, Landesman prédit l’effondrement des marchés, mais ne sait pas vraiment comment en profiter. Il s’inscrit sur le forum WallStreetBets (« Les paris de Wall Street ») sur le réseau Reddit, pour apprendre à gagner de l’argent quand Wall Street décroche.

« YOLO »

WallStreetBets a été créé en 2012 par Jaime Rogozinski, un ancien consultant informatique de la Banque interaméricaine de développement. Ce père de famille de 39 ans, aujourd’hui résident à Mexico, était frustré des conseils d’investissements traditionnels. « C’est trop risqué, n’achetez jamais cette action, vous ne gagnerez jamais », lui rétorquait-on sans cesse, rapporte le Wall Street Journal.

C’est ainsi qu’il créa son propre espace de conseils boursiers, avec pour slogan « YOLO », « you only live once » (on ne vit qu’une fois). Le nombre d’adhérents a bondi à 500 000 en 2019, grâce à l’engouement des jeunes boursicoteurs, lorsque les commissions furent supprimées par les courtiers en ligne, puis à 1 million lors de l’effondrement de la Bourse, en mars 2020.

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