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La répression s’accroît sur les journalistes biélorusses

Marina Zolotova, rédactrice en chef du site d’information Tut.by, au tribunal de Minsk, le 4 mars 2019. Marina Zolotova, rédactrice en chef du site d’information Tut.by, au tribunal de Minsk, le 4 mars 2019.

La répression du régime biélorusse sur la presse indépendante s’aggrave et a donné lieu, vendredi 22 janvier, depuis Tallinn, à un sommet informel du Conseil de sécurité des Nations unies consacré à la liberté de la presse en Biélorussie. L’occasion pour la figure principale de l’opposition, Svetlana Tsikhanovskaïa, de rappeler qu’en 2020, selon la Belarusian Association of Journalists (BAJ), « les journalistes indépendants ont été arrêtés à 470 reprises, 97 ont fait l’objet d’arrestations administratives, 50 sites Web de médias ont été bloqués et 15 journalistes font actuellement l’objet de fausses accusations pénales ».

L’opposante en exil depuis le mois d’août a également lancé un appel aux Nations unies pour « convoquer une réunion du Conseil de sécurité et mettre la Biélorussie à l’ordre du jour alors que le pays approche des six mois de crise politique ».

« Dents cassées »

« Ça n’a jamais été simple d’être journaliste en Biélorussie, mais aujourd’hui, la situation n’est même pas critique, elle est catastrophique », assure Marina Zolotova, rédactrice en chef du plus grand site d’information en ligne, Tut.by, à qui le statut de média vient d’être retiré par le ministère de l’information. Une suppression qui, dans la pratique, « ne change rien, mais donne le droit aux autorités de nous traiter comme de simples participants aux manifestations », explique la journaliste.

Depuis la réélection contestée d’Alexandre Loukachenko, le 9 août, « nous avons comptabilisé plus de 480 cas graves de violation de la liberté de la presse, dont près de 400 arrestations de journalistes, souligne Jeanne Cavelier, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de Reporters sans frontières (RSF). Dans les témoignages des journalistes arrêtés, certains ont eu des côtes ou des dents cassées. D’autres n’ont pas eu à boire ou à manger pendant un certain temps, entassés dans des cellules… »

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La situation des blogueurs, dont certains font partie des 220 prisonniers politiques recensés par l’organisation biélorusse de défense des droits de l’homme Viasna, inquiète également. Ihar Losik, un homme de 28 ans arrêté dès la fin juin 2020 pour son travail sur la gestion de l’épidémie de Covid-19 et la campagne présidentielle, a mis fin, lundi 25 janvier, à une grève de la faim de quarante-deux jours.

Avec l’hiver et la baisse du nombre de manifestants, « le régime tente d’étouffer la contestation en instaurant un climat de peur, considère Hanna Liubakova, une journaliste biélorusse indépendante. Ils veulent empêcher les informations de sortir du pays en visant physiquement les journalistes, en les arrêtant et en les empêchant de venir [de l’étranger], puisqu’ils ne donnent pas d’accréditations ».

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