Au moins cinq civils sont morts et dix ont été blessés dans l’attaque menée, dimanche 31 janvier, par les islamistes radicaux chabab dans un hôtel du centre de Mogadiscio, a affirmé le porte-parole de la police somalienne. Dans l’après-midi, une voiture piégée a explosé devant l’Afrikhotel, situé près de l’aéroport, puis des hommes armés ont investi l’immeuble, échangeant des coups de feu avec les personnels de sécurité.
Le siège de l’hôtel s’est poursuivi jusqu’aux alentours de minuit, les forces armées somaliennes secourant les clients et se battant contre les quatre assaillants « retranchés » dans une pièce du bâtiment principal.
« Parmi les morts, nous comptons cinq civils et les tireurs – trois d’entre eux ont été tués et un autre s’est fait exploser. Le bilan sera peut-être plus élevé et certains des blessés pourraient succomber » à leurs blessures, a déclaré peu après minuit Sadik Dudishe, le porte-parole de la police, lors d’une conférence de presse. Il a ajouté que 10 personnes étaient blessées. Un précédent bilan faisait dimanche soir état de 3 morts et de 6 blessés.
Le ministère de l’information a précisé dans un communiqué que l’une des victimes est le général Mohamed Nur Galal, un ancien haut responsable de l’armée, très connu en Somalie.
« Je n’ai jamais assisté à un tel niveau de dévastation. Nous avons trouvé le corps de mon collègue devant sa chambre, mais je ne sais pas s’ils l’ont tué ou s’il a été touché par une grenade », a affirmé à l’AFP Ali Ato, un témoin.
Processus embourbé
L’Afrikhotel, situé près du KM4, un carrefour très fréquenté du centre de Mogadiscio, est notamment populaire auprès des officiels somaliens, des membres des forces de sécurité et des leaders communautaires.
L’attaque a démarré selon la police aux alentours de 17 heures et s’est poursuivie pendant environ six heures.
Les chabab l’ont rapidement revendiquée dans un bref communiqué. « Les moujahidines participent à une opération en cours à l’intérieur de l’Afrikhotel, où des membres des apostats sont postés », ont-ils déclaré dimanche sur un site internet pro-chabab.
Les chabab ont contrôlé Mogadiscio, capitale d’une Somalie plongée dans le chaos depuis trente ans, avant d’en être évincés en 2011 par les troupes de l’Union africaine (UA) qui soutiennent le fragile gouvernement fédéral. Ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d’où ils mènent leurs opérations.
La Somalie devait tenir des élections présidentielle et législatives avant le 8 février, mais ce processus s’est embourbé dans des désaccords entre le gouvernement, soutenu par la communauté internationale, et les Etats régionaux somaliens.
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