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Covid-19 : ce qu’il faut savoir sur la fermeture des frontières françaises

Depuis lundi, de nouvelles restrictions de voyage sont entrées en vigueur en France. Désormais, tout voyage à destination ou en provenance d’un pays non européen est interdit, sauf « motif impérieux ». Quels sont les voyages toujours autorisés et quelles démarches faut-il accomplir pour revenir en France ? Éléments de réponse.

Pour lutter contre la propagation des variants du Covid-19 en France et éviter un troisième confinement, les voyages depuis ou vers un pays situé en dehors de l’espace européen sont interdits depuis minuit lundi, sauf pour « motifs impérieux » familiaux, professionnels ou de santé. 

La liste complète des motifs impérieux a été publié par le ministère de l’Intérieur et figure sur les attestations de déplacement devant être fournies, à l’entrée comme à la sortie du territoire.

Parmi ces motifs, on retrouve le décès d’un membre de la famille en ligne directe, la garde d’enfants par le parent investi de l’autorité parentale ou encore une urgence médicale vitale.

Ces restrictions s’appliquent également aux territoires d’Outre-mer, une décision justifiée par « la fragilité des systèmes sanitaires », selon le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, interrogé sur Europe 1.

Concrètement, les Français doivent désormais se munir d’un test PCR négatif et d’un justificatif pour quitter l’espace européen – qui comprend les pays de l’UE mais aussi l’Islande, la Norvège, la Suisse, Andorre, le Liechtenstein ou encore Monaco. 

À l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, Julie Prévost a prévu de présenter une lettre de son employeur. « J’ai un papier pour mon travail, une attestation de mon employeur à Dubaï qui explique qu’il a impérativement besoin de moi. On verra, c’est quitte ou double », confie avec anxiété la jeune femme à France 24.

Conséquences de ces nouvelles formalités, de longues files d’attente se sont formées à Roissy lundi au passage de la frontière. 

Si la journée s’est déroulée dans le calme, certains voyageurs font part de leur agacement devant ce nouveau tour de vis. « Je comprends qu’il y ait des mesures de restrictions quand on arrive en France, mais je ne vois pas pourquoi on empêche les gens de partir du territoire », s’étonne Wilfried Boisnard, qui devait se rendre Royaume-Uni. 

« L’idée, c’est de limiter les boucles aller-retour depuis des pays étrangers », explique à l’AFP Julien Gentile, directeur de la Police aux Frontières (PAF) des aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et du Bourget.



Les compagnies aériennes sous pression

Pour faire respecter les nouvelles consignes, un double filtrage est effectué. D’abord, les compagnies aériennes vérifient les documents à l’enregistrement, puis la PAF réalise un second contrôle au moment de quitter le territoire.

Les compagnies aériennes se retrouvent donc en première ligne pour valider les motifs de déplacements et « si le motif n’est pas impérieux, vous ne pouvez pas embarquer », a martelé lundi le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, sur France Inter.

Par ailleurs, attention aux entreprises qui ne respecteraient pas ces nouvelles règles. « La semaine dernière, on a déjà eu ces cas avec des tests PCR. On s’est aperçu que certaines compagnies internationales acceptaient de faux tests, voire ne faisait pas du tout de contrôles », a-t-il relevé. C’est le cas de la compagnie Ethiopian Airlines, qui a été « suspendue » depuis.

Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a lancé une mise en garde aux entreprises récalcitrantes : « Il y a d’autres compagnies aériennes qui ont été convoquées, qui ont reçu des avertissements et on va vérifier dans les jours qui viennent qu’elles respectent bien les règles ».

Qui peut entrer sur le territoire français ?

Les Français et les Européens qui ont leur résidence principale en France peuvent évidemment rentrer sur le territoire. Si vous habitez à l’étranger, il est possible de venir en France à condition de disposer d’un motif impérieux de déplacement, comme le décès d’un proche ou une urgence médicale.

Enfin, si vous n’êtes pas européen, plusieurs cas de figure vous permettent tout de même d’entrer sur le territoire, comme la détention d’un titre de séjour français ou européen (à condition d’habiter en France) ou le fait de travailler dans le transport de marchandises. La liste complète de ces motifs est également à retrouver sur le site du ministère de l’Intérieur.

Dans tous les cas, en plus d’une attestation de déplacement accompagné d’un justificatif, les voyageurs devront présenter un résultat de test PCR négatif réalisé moins de 72 heures avant l’embarquement. Pour pouvoir entrer en France, il faudra aussi remplir deux déclarations sur l’honneur. La première atteste d’une absence de symptômes du Covid-19. La seconde vous engage à vous isoler pendant sept jours à l’arrivée puis à passer un nouveau test à l’issue de cette semaine d’isolement.

Coup dur pour le secteur touristique

Déjà durement frappé par la pandémie avec une baisse de 80 % de leur volume d’affaires en 2020, ces restrictions sont un nouveau coup de massue pour les voyagistes qui dénoncent une décision « brutale ».

« On assistait pour les vacances de février à un désir des Français de s’évader. On avait un niveau de réservations qui était loin d’être négligeable et qui représentait un peu plus d’un quart du nombre de réservations par rapport au mois de février de l’année précédente », analyse pour France 24 Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises du voyage, syndicat qui regroupe 3 500 agences et tours opérateurs, employant 32 000 salariés.

Avec les annonces gouvernementales, cette timide reprise a été totalement balayée et les agences doivent faire face à une cascade d’annulations, notamment pour des séjours à destination des Dom-Tom.

« C’est extrêmement pénalisant alors que les Antilles françaises et la Réunion ont enregistré un très beau succès de fréquentation pendant les vacances de Noël et étaient presque revenues à un niveau de fréquentation normale. En Guadeloupe, il y a eu 40 000 touristes et pas un seul cas de Covid-19 », assure Jean-Pierre Mas.

Malgré les aides déjà en vigueur, le syndicat des voyagistes demandera au gouvernement de compenser les pertes, « aussi bien pour les professionnels que pour les clients ». Car si les compagnies aériennes françaises devraient jouer le jeu, les compagnies étrangères, si elles assurent le vol, pourraient ne pas rembourser à leurs clients les billets achetés avant la fermeture des frontières.

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