Joe Biden est sorti à l’heure prévue du bureau Ovale pour son premier déplacement de président, vendredi 29 janvier. Il était accompagné par sa femme, Jill. Arrivé à la pelouse sud de la Maison Blanche, le couple s’est séparé après un baiser échangé pile dans l’axe des téléobjectifs, qui patientaient un peu plus loin.
Puis il est venu dire aux journalistes en soixante-dix secondes qu’il allait saluer des soldats soignés à l’hôpital militaire Walter-Reed et que le pays avait besoin de toute urgence de l’aide de 1 900 milliards de dollars (1 565 milliards d’euros) qu’il sollicite du Congrès.
Il a grimpé seul à bord de l’hélicoptère Marine One qui a filé vers le Nord accompagné de son escorte. L’heure de retour a été respectée. Samedi après-midi, le président était de nouveau ponctuel à la messe, dans ce Washington que son prédécesseur a évité pendant quatre ans.
Les horaires règnent sur la Maison Blanche, tout comme une forme de taylorisme présidentiel. Joe Biden parle peu, puisque sa porte-parole Jen Spaki s’en charge chaque jour. Lorsque sa secrétaire au Trésor, Janet Yellen, vient évoquer l’état de l’économie américaine, elle n’est pas tenue – comme c’était la règle sous la présidence précédente – de débuter son propos devant la presse en vantant le leadership visionnaire du locataire des lieux. On gagne en rapidité.
Ce taylorisme est un rouleau compresseur. Une partie de l’héritage de Donald Trump, le plus symbolique et le plus bruyant, a été emportée par un flot de décrets présidentiels, au point que le New York Times s’en est ému dans un éditorial.
L’effet de souffle a déblayé le terrain pour la négociation au Congrès sur ces fameux milliards d’argent public qui font se tordre les mains de républicains redevenus soucieux du déficit fédéral depuis qu’ils ont perdu le pouvoir. L’époque est aux tables rondes et aux pourparlers. A l’examen et au chiffrage. A la politique qui ne juge pas nécessaire d’en informer Twitter.
Céder sur le montant ou passer en force
Les stratèges démocrates sont réunis soir et matin dans une salle des cartes enfumée, penchés sur celle du Sénat. Des aides de camp poussent des figurines à l’aide de longues badines, suivant les consignes données par les plus chevronnés. Les plans s’échafaudent. Céder sur le montant pour obtenir un soutien républicain. Passer en force en recourant à une procédure qui permettrait de se contenter des voix démocrates. On mesure gravement l’optique et le résultat. Pour l’instant, on soupèse encore, mais l’arbitrage ne devrait pas attendre le mois de mars.
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