Alors que les experts de l’Organisation mondiale de la santé ont enfin commencé, vendredi, leur enquête sur l’origine du virus – après quatorze jours de quarantaine et un retard d’une semaine dans l’attribution des visas –, la Chine insiste sur les contaminations issues de l’étranger : voyageurs rentrant en Chine, ou aliments importés. Pékin impose désormais des tests systématiques sur tous les produits importés dans le pays, un processus lourd et coûteux pour les importateurs. Les médias d’Etat chinois vont plus loin, suggérant que les aliments importés seraient à l’origine des premières contaminations à Wuhan.
Depuis l’apparition du virus à Wuhan, les médias d’Etat et les diplomates chinois ont amplement relayé les théories sur une origine étrangère du virus. Au printemps, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Zhao Lijian, soutenait que le virus aurait pu être apporté à Wuhan par l’armée américaine lors des Jeux militaires de Wuhan, en octobre 2019. La nourriture importée est la nouvelle théorie en vogue. En décembre 2020, le quotidien nationaliste Global Times a publié plusieurs enquêtes sur le sujet. « La plupart des premiers cas connus étant liés au marché aux fruits de mer de Huanan, une contamination par des fruits de mers surgelés importés fait sens », avance le quotidien, même s’il reconnaît que les preuves manquent.
Les soupçons sur la viande et le poisson surgelés remontent à juin 2020, en Chine : alors que le pays a réussi à mettre sous contrôle l’épidémie trois mois plus tôt, grâce à des mesures de confinement strict, un nouveau foyer apparaît à Xinfadi, un marché de gros de Pékin. A partir de centaines d’échantillons récoltés dans le marché, les enquêteurs trouvent des traces du virus sur des planches à découper utilisées pour du saumon importé. Le virus, expliquent alors les autorités sanitaires chinoises, pourrait avoir été réintroduit en Chine par la chaîne du froid, même si une contamination par un visiteur du marché n’est pas exclue. Immédiatement, le saumon importé est retiré des étals et les restaurants de sushis ne servent plus le poisson suspect.
« Pas de preuves à ce jour »
Les autorités ordonnent alors des tests systématiques sur les produits surgelés importés. Au fil des mois, le virus est découvert sur du porc américain, des crevettes d’Arabie saoudite ou du bœuf brésilien ou néo-zélandais. Mi-octobre 2020, la ville de Qingdao teste ses onze millions d’habitants pour éteindre un foyer de 13 personnes infectées. Là aussi, le lien est fait avec les importations de surgelés : « La diffusion du virus a été liée à deux employés du port de Qingdao ayant déchargé des produits importés avant d’être testés positifs le 24 septembre », explique le China Daily le 19 octobre. Le 16 octobre, les autorités sanitaires de la ville annoncent avoir trouvé pour la première fois le virus à l’état actif sur un échantillon prélevé sur de la nourriture surgelée importée.
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