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Amanda Gorman, une jeune poétesse au service de la justice sociale

Amanda Gorman à la tribune, le 20 janvier, lors de la cérémonie d’investiture de Joe Biden. Amanda Gorman à la tribune, le 20 janvier, lors de la cérémonie d’investiture de Joe Biden.

En quelques phrases scandées sous le regard approbateur du nouveau président américain, Amanda Gorman a imprimé ses mots choisis et ses gestes gracieux sur la cérémonie d’investiture de Joe Biden, le 20 janvier. Dix jours après sa prestation devant 40 millions de téléspectateurs, la jeune Californienne au sourire malicieux ­suscite encore l’admiration et les louanges de l’­Amérique démocrate. Une performance qui lui vaut d’être invitée à réciter un poème lors du Super Bowl, finale de la Ligue professionnelle de football américain, le 7 février.

En déclamant avec conviction The Hill We Climb (« La colline que nous gravissons »), un texte de sa composition, pétri de fragilité, d’espoir et d’appel à l’unité, la poétesse de 22 ans a conquis un auditoire et promu au passage un genre méconnu du grand public : la force du verbe et de l’éloquence. Avant Amanda Gorman, seuls cinq poètes avaient été conviés à lire une de leurs œuvres lors d’une inauguration présidentielle, dont l’écrivaine noire, Maya Angelou, ­invitée en 1993 par Bill Clinton.

Mais l’étudiante afro-américaine, conviée à la cérémonie par Jill Biden, la femme du président, est la plus jeune de tous. Surtout, son parcours singulier la distingue de la veine classique, qui chaque année depuis 1937 désigne aux Etats-Unis un « poète officiel », aux fonctions strictement littéraires et plutôt confidentielles. Dans l’histoire récente, seul l’un d’entre eux avait été sollicité par le pouvoir politique : un an après les attentats de septembre 2001, Billy Collins avait écrit un texte qu’il avait lu devant le Congrès. De création récente, le concours du « jeune poète national », qui a propulsé la jeune Amanda jusqu’aux marches du Capitole, a des accents plus politiques.

Surmonter un défaut d’élocution

Pionnière, la jeune fille a obtenu, en 2017, le premier titre jamais décerné de « jeune poète » du pays. Alors étudiante en sociologie à Harvard, l’adolescente, élevée par sa mère, enseignante, emporte l’adhésion du jury ­composé d’écrivains réunis sous les ors de l’imposante Bibliothèque du Congrès, à Washington. Son texte est une ode à l’écriture. L’hommage dû à une forme d’expression qui, dit-elle alors, lui a permis de surmonter un défaut d’élocution. Jusqu’à récemment, a-t-elle depuis confié, elle éprouvait de grandes difficultés à prononcer les « r ». « Comme dans poetry [poésie] ou Gorman », a précisé la jeune femme, non sans ironie.

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