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« Le Covid-19 ne doit pas nous faire oublier le fléau de la lèpre et les populations fragiles »

Tribune. A l’heure où la pandémie de Covid-19 bouleverse nos sociétés et notre quotidien, nous ne devons pas oublier toutes les autres maladies ! Cette crise sanitaire mondiale doit nous permettre de comprendre, et même ressentir, ce que les malades de la lèpre vivent, et souvent dans l’indifférence depuis des décennies, face à la peur de la contamination, l’isolement et la maladie… mais aussi de mesurer les conséquences qu’elle a sur des populations fragiles.

Les plus vulnérables et les plus pauvres des pays touchés payent aujourd’hui le prix fort de cette crise qui perdure. Comme on pouvait s’y attendre, toutes les ressources déjà exsangues de ces pays ont été mobilisées et réorientées pour juguler cette crise sanitaire. Des confinements et restrictions ont été mis en place pour contenir la propagation de la pandémie.

Une personne toutes les trois minutes

Seulement, en l’absence de système de protection sociale, comme c’est le cas dans la plupart de ces pays, ces mesures, bien que nécessaires, ont des conséquences fâcheuses pour les plus vulnérables et les plus pauvres, en l’occurrence les personnes atteintes de maladies tropicales négligées comme la lèpre.

La lèpre frappe encore une personne toutes les trois minutes, soit plus de 200 000 personnes, dont 15 000 enfants, chaque année dans le monde.

Cette maladie infectieuse reste une maladie stigmatisante. Et lorsqu’elle n’est pas traitée à temps, elle provoque des paralysies et des mutilations des membres ainsi que des atteintes oculaires pouvant aller jusqu’à la cécité. En 2019, 11 000 nouveaux cas de lèpre ont été dépistés avec infirmités au niveau des yeux, des mains ou des pieds. Ces nouveaux cas dépistés viennent s’ajouter aux 3 millions de personnes qui portent déjà des infirmités irréversibles dues à cette maladie.

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Présente dans plus de 120 pays, la lèpre continue de se transmettre. Récemment, le bacille Mycobacterium leprae, responsable de la maladie, a été découvert chez les chimpanzés en Côte d’Ivoire et en Guinée-Bissau.

L’Inde et Madagascar

Outre l’Inde, le pays le plus touché, elle sévit en Afrique francophone et à Madagascar où elle frappe les populations vivant dans des conditions d’extrême pauvreté, souvent en milieu rural et éloigné des structures de santé. Dans ce pays, plus de 1 600 nouveaux cas sont dépistés chaque année et ces chiffres ne représentent que la partie visible de l’iceberg à cause du sous-dépistage des cas. Cette problématique est actuellement exacerbée par les restrictions induites par les mesures liées à la lutte contre le Covid-19.

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