Des millions d’élèves américains privés d’école depuis dix mois, des dégâts éducatifs, psychologiques ou sociaux incalculables… Face à cette situation, le président des Etats-Unis Joe Biden a fait de la réouverture rapide des établissements scolaires l’une des priorités de son début de mandat. Mais en dépit d’une demande sociale croissante, cette volonté pourrait se heurter aux réticences persistantes d’une partie des enseignants.
Près d’un an après la fermeture des établissements scolaires décidée au début de la pandémie et alors que la moitié des quelque 55 millions d’élèves américains n’ont toujours pas remis les pieds en classe, l’impatience des parents et de responsables politiques de tous bords n’a pourtant jamais été aussi perceptible. Après des mois d’atermoiements et de politisation du débat par l’administration Trump, un consensus semble se dégager parmi les éducateurs, les experts en santé publique et les médias, selon lequel les écoles auraient dû être les derniers lieux à fermer et les premiers à rouvrir.
La promesse de M. Biden de rouvrir les classes pour la majorité des élèves du primaire et du secondaire dans « les 100 premiers jours » de son mandat s’appuie sur l’engagement du gouvernement fédéral à financer les aménagements sanitaires nécessaires et des campagnes de tests systématiques dans les écoles. Son plan de sauvetage de 1 900 milliards de dollars (environ 1 600 milliards d’euros) – qui doit encore être adopté par le Congrès – prévoit 400 milliards pour lutter contre le Covid-19, dont 130 milliards consacrés aux écoles.
Ce discours rompt avec la stratégie de son prédécesseur. Donald Trump plaidait aussi régulièrement pour la réouverture des écoles, mais la présentait avant tout comme une condition à la reprise de la vie économique du pays. Les Etats dirigés par des gouverneurs républicains avaient alors rouvert leurs établissements scolaires plus volontiers que les Etats démocrates.
Situation paradoxale
Résultat de cette polarisation : des fiefs démocrates sont aujourd’hui en butte aux réticences des enseignants et de leurs syndicats. A Chicago, les enseignants, engagés depuis plusieurs semaines dans un bras de fer avec les autorités, se sont massivement prononcés contre un retour en cours, dimanche 24 janvier. Soutenus par leurs puissants syndicats, ils demandent des garanties, notamment la possibilité pour les enseignants fragiles ou vivant avec des personnes malades, de poursuivre les cours à distance ou la multiplication des tests pour les élèves et les personnels. Un même blocage a empêché les écoles de San Francisco de rouvrir le 25 janvier. A Baltimore, les syndicats, soutenus par des élus locaux, s’opposent aussi à une rentrée des classes en février.
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