Chercheur en sciences sociales installé à Vienne, en Autriche, Ivan Vejvoda s’apprête à partir en Serbie, sa patrie d’origine, pour se faire vacciner, jeudi 28 janvier, contre le Covid-19. « Je me suis inscrit sur Internet et j’ai reçu un rendez-vous dans les vingt-quatre heures », explique le chercheur âgé de 71 ans, qui ne sait pas quand il aurait pu se faire vacciner en Autriche. La république alpine doit en effet affronter, comme le reste de l’Union européenne (UE), des retards de livraison des vaccins Pfizer-BioNTech. Depuis le 19 janvier, la Serbie est le premier pays d’Europe à avoir commencé à injecter le vaccin chinois Sinopharm.
« La Chine est une civilisation millénaire et le vaccin a été approuvé par notre agence de médecine qui est tout à fait sérieuse, elle a d’ailleurs été créée avec l’aide de l’Union européenne », explique M. Vejvoda pour écarter les inquiétudes. A l’image de ce chercheur, les Serbes se sont précipités, ces derniers jours, dans les centres de vaccination déployés partout dans le pays pour injecter le Sinopharm. Plus de 200 000 d’entre eux ont été vaccinés au 24 janvier. S’ils peuvent officiellement choisir entre le Sinopharm, Pfizer-BioNTech ou le russe Spoutnik V, seuls les Serbes ayant opté pour le vaccin chinois sont assurés de recevoir une injection dès maintenant, faute de livraison suffisante des concurrents.
Conditions opaques
La Chine a envoyé un million de doses à Belgrade, une quantité considérable pour un pays d’à peine 7 millions d’habitants. Efficace à 79 % selon son concepteur, le Sinopharm, vaccin de conception traditionnelle à base de virus inactivé, est officiellement encore en test de phase 3, mais il a déjà été autorisé dans plusieurs pays.
Bien que cette étape soit un prérequis posé par l’Agence européenne des médicaments (AEM), cela n’est pas un problème pour ce pays des Balkans qui ne fait pas partie de l’Union européenne et où le président, Aleksandar Vucic, ne cesse de critiquer le manque d’aide de Bruxelles. « La solidarité européenne n’existe pas », avait déjà fustigé M. Vucic au printemps, lorsque le pays manquait de tout pour faire face à la première vague de Covid-19.
En revanche, fort de ses liens renforcés avec Pékin, l’homme qui dirige la Serbie d’une main de fer depuis 2014, a accueilli personnellement, le 16 janvier, l’avion chinois sur le tarmac de l’aéroport de Belgrade en vantant « une chose incroyable » et promettant qu’il se ferait vacciner, lui aussi, avec le Sinopharm. « Je voudrais remercier le président Xi Jinping et les dirigeants chinois », a déclaré M. Vucic.
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