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Les Pays-Bas s’interrogent sur les violentes et confuses émeutes qui ont coïncidé avec le couvre-feu

Des policiers néerlandais arrêtent un homme lors d’une patrouille dans les rues de Rotterdam, le 26 janvier 2021, suite aux manifestations après l’adoption de nouvelles règles pour lutter contre la propagation du Covid-19. Des policiers néerlandais arrêtent un homme lors d’une patrouille dans les rues de Rotterdam, le 26 janvier 2021, suite aux manifestations après l’adoption de nouvelles règles pour lutter contre la propagation du Covid-19.

Des arrestations préventives dans cinq villes, un déploiement policier dans tous les points chauds des derniers jours et un incendie, peut-être volontaire, dans un centre récréatif à Rotterdam : les autorités néerlandaises s’estimaient assez satisfaites du bilan, dans la soirée du mercredi 27 janvier. La flambée de violence déclenchée après l’instauration d’un couvre-feu, quatre jours plus tôt, semblait maîtrisée.

Provisoirement ? Des appels à de nouvelles actions pour le week-end des 30 et 31 janvier sont lancés, et la campagne en vue des élections législatives du 17 mars sera, en tout cas, influencée par les événements des derniers jours, comme l’a montré un débat d’urgence à la Seconde Chambre de La Haye, mercredi. Soucieux d’exploiter la situation et d’embarrasser le gouvernement démissionnaire, le député populiste Geert Wilders espérait réunir une majorité sur sa proposition de recourir à l’armée pour mater des émeutiers « qui veulent détruire le pays ».

Lire le récit : Les Pays-Bas sous le choc après un week-end de manifestations violentes contre un couvre-feu inédit

Aucune formation, même à droite, ne s’est ralliée à cette idée. Le dirigeant du Parti pour la liberté (PVV) a toutefois pu occuper la tribune en défendant l’idée que l’infanterie et le corps des marines néerlandais étaient habilités à assurer le maintien de l’ordre, en renfort de la police. M. Wilders affirme que, faute de leur intervention, ce sont les polices allemande et belge qui seraient appelées à la rescousse.

Jesse Klaver, leader du parti écologiste GroenLinks : « Quand le pays brûle, on n’a pas besoin de pyromanes »

« Nous coopérons avec les pays voisins dans les zones frontalières et il n’y a pas de tabou quant à une éventuelle intervention de l’armée, mais elle n’est pas nécessaire maintenant », a répondu le premier ministre Mark Rutte. Le dirigeant libéral a, par ailleurs, évité le débat dans lequel voulait l’entraîner son rival, quand il affirmait que les casseurs étaient « souvent d’origine turque et marocaine ».

« Quand le pays brûle, on n’a pas besoin de pyromanes et si nous avons besoin d’une armée, c’est celle de familles disant à leurs enfants qu’ils ne sortiront pas le soir », répliquait Jesse Klaver, leader du parti écologiste GroenLinks. D’autres députés reprochaient à M. Wilders de réclamer de la fermeté tout en refusant de condamner explicitement l’un de ses colistiers qui avait appelé à manifester contre le couvre-feu.

Lire le reportage : « Hier, c’était le chaos et la casse », dans les rues de Rotterdam, un certain calme et beaucoup de policiers

Impatience et frustration

Peu habitués à la violence de rue – et donc stupéfaits, par exemple, lors de l’épisode des « gilets jaunes » en France –, les Pays-Bas s’interrogent toujours sur la nature exacte des récents événements. Parce qu’ils ont coïncidé avec l’introduction du couvre-feu, qui était devenu un point focal du débat public, responsables politiques et médias les ont rapidement assimilés à une révolte contre cette mesure. Et, au-delà, contre la limitation des libertés pour cause de lutte contre la pandémie.

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