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Joe Biden dévoile un plan ambitieux pour le climat, dont un sommet international en avril

Le nouveau président des États-Unis a dévoilé plusieurs décisions en matière de politique environnementale : un moratoire sur les forages d’hydrocarbures et la tenue au printemps d’un sommet international sur le climat. Il a également indiqué que les considérations climatiques deviendraient un élément essentiel de la diplomatie et des politiques de sécurité américaine.

Les États-Unis doivent « guider la réponse mondiale » à la crise du climat, a affirmé, mercredi 27 janvier, le président américain Joe Biden, avant de signer des décrets visant à lutter contre le réchauffement climatique.

« De même que nous avons besoin d’une réponse nationale unie face au Covid-19, nous avons désespérément besoin d’une réponse nationale unie à la crise climatique, car il existe bien une crise climatique », a-t-il déclaré.

Un moratoire sur les forages d’hydrocarbures sur les terres et les eaux fédérales ainsi qu’un sommet international sur le climat en avril ont notamment été annoncés par le nouveau président américain.

Le démocrate nouvellement installé à la Maison Blanche a signé un décret détaillant ces mesures, dont l’organisation par les États-Unis d’un sommet de dirigeants sur le climat le 22 avril, le jour de la Terre.

Cette date correspond aussi au cinquième anniversaire de la signature de l’Accord de Paris, que les États-Unis ont à nouveau rejoint quelques heures après l’entrée en fonction de Joe Biden.

La « pause » sur l’octroi de nouvelles concessions pour des forages pétroliers et gaziers sur les terres et les eaux appartenant au gouvernement n’aura pas d’impact sur les concessions déjà accordées, mais elle permettra au nouveau président de tenir une de ses promesses de campagne.

Abandon progressif des énergies fossiles

Les États-Unis vont aussi s’engager à préserver l’intégrité de 30 % des terres et des eaux fédérales d’ici 2030, afin d’enrayer la perte de la biodiversité.

Joe Biden a également annoncé que les considérations climatiques deviendraient un élément essentiel de la diplomatie et des politiques de sécurité américaines, et qu’il allait reconstituer un conseil scientifique composé d’experts.

En outre, le président américain va ordonner aux agences fédérales d’investir dans les zones dépendantes économiquement des énergies fossiles, et le soutien aux populations particulièrement affectées par la crise climatique.

Près d’un quart des émissions de dioxyde de carbone aux États-Unis proviennent d’énergie produite sur des terrains fédéraux, note un rapport gouvernemental de 2018.

Et l’octroi de concessions pétrolières, gazières, ou d’extraction de charbon a généré près de 11,7 milliards de dollars de revenus pour le gouvernement américain en 2019, selon les chiffres du département de l’Intérieur.

Avec cette série de mesures, Joe Biden se rapproche ainsi de manière concrète de son objectif d’abandon progressif des énergies fossiles, et d’une neutralité carbone dans le secteur énergétique d’ici 2035 et dans l’ensemble de l’économie d’ici 2050.

Un projet contesté

Mais certaines associations environnementales, comme l’ONG Oceana, souhaitent que le nouvel hôte de la Maison Blanche aille encore plus loin, transformant le moratoire sur les forages en une interdiction permanente.  

« En protégeant de façon pérenne nos côtes de forages polluants en pleine mer et en privilégiant des sources renouvelables d’énergie, comme l’éolien en mer, on peut simultanément combattre le changement climatique et garantir une économie verte pour nos littoraux », explique Diane Hoskins, porte-parole d’Oceana sur le sujet.  

 Le projet présidentiel a aussi provoqué de vives critiques dans l’industrie des énergies fossiles. « Limiter l’exploitation (d’énergies fossiles) sur les terres et les eaux de l’État, ce n’est rien de moins qu’une politique visant à ‘importer davantage de pétrole’ », déplore Mike Sommers, président de la plus grande fédération des professionnels de l’industrie pétrolière et gazière aux États-Unis.

« La demande en énergie va continuer à s’accroître, notamment avec l’amélioration de la situation économique, et nous pouvons choisir de produire cette énergie ici aux États-Unis ou de dépendre de pays étrangers hostiles aux intérêts américains », poursuit-il.

Sommet climat

Le sommet prévu sur le climat sera l’occasion pour la première puissance mondiale de « s’asseoir à la table des discussions avec les autres » afin de faire avancer la lutte contre le réchauffement climatique, avant que se tienne la grande conférence de l’ONU sur le climat (COP26) au Royaume-Uni en novembre, souligne David Waskow du World Resources Institute.

L’expert s’attend à ce que Washington rehausse ses objectifs environnementaux, avec comme horizon potentiel une baisse de 50 % des émissions totales de gaz à effet de serre d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2005.  

Le président démocrate doit par ailleurs présenter au Congrès le mois prochain son plan de 2 000 milliards de dollars pour le climat, censé placer durablement les mesures vertes au coeur de l’économie américaine. Il pourrait cependant faire face aux réticences des élus républicains, même si un accord bipartite reste envisageable.

« Il ne faut pas oublier que des États comme le Texas et le Wyoming ont aussi un fort potentiel éolien », indique Sherri Goodman, qui a travaillé sur les questions environnementales sous l’administration Obama.

« L’accélération de la fonte des glaciers, de la banquise, l’effondrement du permafrost (sols gelés en profondeur) et l’augmentation des températures soulignent l’importance de la reconnaissance du climat comme élément essentiel de notre politique étrangère », ajoute-t-elle.  

Avec AFP

   

                  

  

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