Publié le : 28/01/2021 – 08:13
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a insisté, mercredi, sur la nécessité de poursuivre la lutte contre l’organisation État islamique en Irak et Syrie, dans un premier entretien téléphonique avec son nouvel homologue américain Antony Blinken. Les dossiers de l’Iran et du Liban ont aussi été évoqués.
Les chefs de la diplomatie française et américaine ont échangé, mercredi 27 janvier, lors de leur premier entretien téléphonique depuis l’investiture de Joe Biden. Un entretien qui s’est déroulé en français et lors duquel Jean-Yves Le Drian a souligné « l’importance de poursuivre nos efforts conjoints de lutte contre le terrorisme » au Proche-Orient ainsi qu’au Sahel, a-t-on précisé dans son entourage.
Juste avant l’arrivée de son successeur Joe Biden à la Maison Blanche, le président Donald Trump a réduit la présence militaire américaine à seulement 2 500 hommes en Irak.
La France s’inquiète d’une résurgence de l’Organisation État islamique (OEI) dans ce pays et en Syrie, contre lequel les militaires français restent mobilisés au sein d’une coalition internationale conduite par Washington.
Antony Blinken a mis en exergue, de son côté, la volonté américaine de « poursuivre la forte coopération » avec la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, sans plus de précisions.
L’armée américaine fournit à l’opération française Barkhane de précieuses capacités de renseignement et de surveillance – notamment grâce à ses drones –, du ravitaillement en vol et du transport logistique.
Début 2020, l’administration de Donald Trump avait prévenu que les États-Unis entendaient réduire leur présence en Afrique, faisant craindre à la France une réduction de l’aide américaine.
>> À lire : Antony Blinken, un francophone pour reprendre les rênes de la diplomatie américaine
Le chef de la diplomatie française et le secrétaire d’État américain, par ailleurs un parfait francophone – il a été scolarisé à Paris –, ont aussi évoqué « la nécessité d’une coordination étroite pour répondre à la crise iranienne ».
La nouvelle administration américaine se dit prête à revenir dans l’accord nucléaire iranien une fois que l’Iran aura renoué avec les engagements dont il s’est affranchi.
Téhéran, soutenu par la Russie, réclame exactement le scénario inverse, ce qui augure de nouvelles manœuvres diplomatiques très compliquées pour sauver l’accord.
Pour une « relation transatlantique rééquilibrée »
Jean-Yves Le Drian a également « insisté sur les efforts engagés (par la France, NDLR) pour la stabilité et les réformes au Liban ». Le président français, Emmanuel Macron, a tenté en vain d’arracher la formation d’un gouvernement prêt à engager des réformes structurelles pour sortir le Liban de l’ornière politique et sociale.
Mais les États-Unis se sont montrés très critiques après des échanges entre le chef de l’État et le mouvement chiite pro-iranien du Hezbollah à Beyrouth.
« Nous nous attendons à ce qu’il y ait davantage de réalisme américain sur ce qui est possible ou pas compte tenu des circonstances au Liban », a souligné, mardi, la présidence française devant les journalistes de l’Association de la presse diplomatique française (APDF).
Jean-Yves Le Drian a par ailleurs plaidé pour « une relation transatlantique et une alliance atlantique renforcées et rééquilibrées » avec l’arrivée de Joe Biden, ainsi que pour une coordination étroite entre l’UE et les États-Unis sur « les dossiers du commerce et de la Chine ».
Antony Blinken a souligné « le désir américain de travailler avec la France, notre plus vieil allié, et nos autres partenaires pour répondre aux défis communs, notamment le Covid-19, le climat et la Chine », selon un communiqué du Département d’État.
Avec AFP
L’article Jean-Yves Le Drian place la lutte contre le groupe EI au cœur de son entretien avec Antony Blinken est apparu en premier sur zimo news.