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En 2020, les Etats-Unis ont traversé la pire récession depuis 1946

L’année 2020 a vu la première récession depuis la grande crise financière de 2008 et la pire depuis l’immédiat après-guerre, en 1945 : le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 3,5 % par rapport à l’année précédente, selon la première estimation du département américain au commerce. Ce chiffre est meilleur que les sombres prédictions du début de la pandémie de Covid-19. Selon le Fond monétaire international (FMI), l’économie française devrait en 2020 se contracter de 9 % et celle de l’Allemagne de 5,4 %.

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Les Etats-Unis devraient retrouver leur niveau de richesse pré-crise en 2021, fort d’une croissance de 5,1 %, toujours selon le FMI. L’économie n’a rebondi au quatrième trimestre que de 4 %, en raison de la résurgence de la pandémie, qui a notamment conduit à la destruction de 500 000 emplois dans l’hôtellerie-restauration et les loisirs et a provoqué une nouvelle remontée du chômage en décembre.

Au total, l’année 2020 a été caractérisée par des phases de syncopes, avec un recul de 31,4 % du PIB au deuxième trimestre, suivi d’un fort rebond de 33,4 % au troisième trimestre. L’affaire n’a pas été suffisante pour recréer les emplois détruits : le taux de chômage, qui était à un plus bas depuis cinquante ans avant la crise (3,5 %), s’est envolé à 14,8 % en avril et est redescendu progressivement à 6,7 % en novembre. Il n’empêche, 8,9 millions d’emplois avaient été détruits à fin décembre.

« Vrai combat »

Les Américains ont tenu grâce à l’immense plan d’aide décidé par le Congrès sous l’administration Trump. Au total, le revenu disponible des Américains a cru de 6 % en 2020, contre 2,2 % et 3,6 % seulement les deux années précédentes. Cette santé financière s’explique par les transferts financiers massifs, passés globalement de 3 125 milliards de dollars (2 576 milliards d’euros) à 4 268 milliards de dollars (les revenus sont restés stables à environ 11 500 milliards).

La Fed a fait tout ce qui était en son pouvoir, avec des taux d’intérêts nuls depuis avril 2020

Ces aides ont été largement mises de côté par les Américains. Leur taux d’épargne sur l’année a plus que doublé, pour atteindre 16,4 %. Ce taux avait atteint un record de 26 % au deuxième trimestre, lorsque sont arrivées les aides fédérales (allocations-chômage, chèque fiscal), et a décru jusqu’à 13,4 % au dernier trimestre, alors que le Congrès ne parvenait pas à s’entendre sur un nouveau plan de relance.

L’obsession du nouveau président, Joe Biden, et de la Reserve fédérale (Fed) est d’éviter l’erreur, commise selon eux au lendemain de la grande crise financière de 2008, de cesser trop rapidement le soutien financier à l’économie. « Nous pensons que ce sera un vrai combat, a déclaré le président de la Fed, Jerome Powell. La pandémie présente toujours des risques de rechute considérables pour l’économie. »

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La Fed a fait tout ce qui était en son pouvoir, avec des taux d’intérêts nuls depuis avril, et elle entend poursuivre cette politique jusqu’à ce que l’inflation – qui a atteint 1,2 % en 2020 – dépasse durablement les 2 %. M. Powell estime qu’il y aura un rebond des prix lorsque les Américains seront libérés du Covid-19 et pris d’une fringale de consommation, mais il estime que ce mouvement devrait être passager, alors que l’inflation est en dessous de 2 % depuis un quart de siècle.

« D’abord finir le job »

A ceux qui s’inquiètent de la hausse des prix, M. Powell a répondu : « Il est prématuré de se concentrer [sur ce sujet]. On finit d’abord le job. » Et d’ajouter : « Je suis plus inquiet de ne pas avoir de reprise complète de l’économie (…) plutôt que de la possibilité (…) d’une inflation élevée. »

« Je suis plus inquiet de ne pas avoir de reprise complète de l’économie plutôt que de la possibilité d’une inflation élevée » Jerome Powell, président de la Fed

M. Powell s’est aussi défendu d’être à l’origine de l’envolée des marchés financiers, dont le niveau est excessif selon le FMI. La hausse des actions, a-t-il rétorqué, est due aux anticipations de vaccins et de plan d’aide fédéral à l’économie. S’il estime que le rôle de son institution est de veiller à la stabilité financière, il pense que l’arme des taux – relever le loyer de l’argent pour faire baisser les cours – n’est pas l’outil approprié.

C’est donc vers Janet Yellen, la nouvelle secrétaire au Trésor et ancienne présidente de la Fed, qu’il faut trouver les outils la relance. L’économiste spécialiste du travail est, elle, sur la thèse du mieux vaut en faire trop que pas assez. Le plan de 1 900 milliards de dollars présenté par Joe Biden est en négociation avec le Congrès. Il est probable que son ampleur sera réduite face aux réticences des Républicains.

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Ceux-ci contestent notamment l’utilité d’un chèque fiscal individuel supplémentaire de 1 400 dollars. Et même dans le camp démocrate, tout n’est pas facile. Seuls 38 sénateurs sur 50 ont signé la proposition de loi faisant passer le salaire minimum fédéral de 7,25 dollars à 15 dollars de l’heure. Les autres soutiennent une hausse, mais d’ampleur plus modeste.

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