Les autorités maliennes et françaises l’affirment : une frappe menée début janvier par l’aviation française dans le secteur des villes de Douentza et de Hombori a touché des djihadistes uniquement. Les villageois ont pourtant rapporté des victimes civiles.
C’est dès lors pour recueillir des informations à ce sujet que des enquêteurs de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) se sont rendus le 25 janvier dans le centre du pays, sur les lieux d’une frappe aérienne française qui a coûté la vie à une vingtaine de personnes au moins, a annoncé la Minusma jeudi 28 janvier.
« Assistée par la police technique [de l’ONU], la Division des droits de l’homme s’est entretenue avec d’autres témoins sur place et [a] pu vérifier certaines informations et faire ses constatations, qui alimenteront son prochain rapport », a déclaré dans un communiqué la Minusma sans préciser le moment lors duquel le rapport serait rendu. Avant de se rendre dans le village de Bounti, les enquêteurs avaient déjà « interrogé de nombreux témoins ainsi que des blessés » et « passé plusieurs jours à Douentza et [à] Mopti », deux villes du centre du pays, selon le communiqué.
Deux versions contradictoires
Plusieurs habitants de Bounti ainsi qu’une association peule ont affirmé que la frappe aérienne, survenue le 3 janvier, avait tué une vingtaine d’habitants lors d’un mariage dans ce village rural. Cette version a été contredite par les autorités françaises autant que maliennes, qui affirment qu’il n’y avait ni mariage, ni femmes, ni enfants.
La frappe a eu lieu dans le cadre d’« Eclipse », une opération antidjihadiste menée du 2 au 20 janvier et principalement dans le centre du Mali (mais également au Burkina Faso et au Niger voisins) par la force française Barkhane avec le concours de ses partenaires locaux.
Selon l’armée malienne, cette opération d’envergure a permis d’éliminer une centaine de djihadistes, d’en capturer une vingtaine d’autres et de saisir du « matériel de guerre ».
Plusieurs ONG – dont Human Rights Watch (HRW), la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH) – ont demandé l’ouverture d’une enquête indépendante. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a également estimé qu’il était « important que toute la lumière soit faite sur cet événement ».
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