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Un manuscrit annoté par Napoléon sur la bataille d’Austerlitz en vente à Paris pour 1 million d’euros

Publié le : 27/01/2021 – 12:29Modifié le : 27/01/2021 – 12:35

Exposé à la galerie « Arts et autographes », à Paris, un manuscrit dicté et annoté par Napoléon est mis en vente pour un million d’euros à partir de mercredi. Dans ce document rarissime, l’empereur relate avec panache la bataille d’Austerlitz, sa plus grande victoire, le 2 décembre 1805. 

C’est un trésor historique. Un manuscrit unique, dicté et annoté par Napoléon durant son exil à Sainte-Hélène, et relatant à sa gloire la légendaire bataille d’Austerlitz (1805), est mis en vente à partir de mercredi 27 janvier à Paris.

Long de 74 pages densément écrites, ce manuscrit dicté à son fidèle parmi les fidèles, le général Henri-Gatien Bertrand, est corrigé par Napoléon, qui barre des mots ou inscrit en marge ses remarques d’une écriture minuscule. Au total, onze annotations. Il est accompagné d’un plan de la bataille sur papier calque dessiné par le général. 

Alors que s’ouvre le bicentenaire de la mort de l’empereur, le 5 mai 1821, ce manuscrit sur sa plus grande victoire, le 2 décembre 1805, malgré l’infériorité numérique de la Grande Armée, est exposé à la galerie parisienne « Arts et autographes », à l’Odéon, et mis en vente (directement sur son site) pour un million d’euros. 

S’il existe nombre d’écrits sur cette bataille, exemplaire par son ingéniosité stratégique au point qu’elle est encore enseignée dans les écoles militaires comme Saint-Cyr, ce texte montre un Napoléon extrêmement soucieux de sa postérité.

La « journée des trois empereurs » s’était déroulée symboliquement au jour du premier anniversaire de son sacre.

Une bataille d’Austerlitz « enjolivée » sous la plume de Napoléon

La veille, Napoléon Bonaparte semble tenaillé par sa conscience, mais le guerrier l’emporte en lui : « Je regrette de penser que je perdrai bon nombre de ces braves gens, je sens au mal que ça me fait qu’ils sont véritablement mes enfants, et, en vérité, je me reproche quelquefois ce sentiment car je crains qu’il ne finisse par me rendre inhabile à la guerre ».   

La coalition de François 1er d’Autriche et du tsar Alexandre 1er, que finançait l’Angleterre, se dissoudra après l’échec d’Austerlitz.

Le manuscrit a été acquis dans les années 1970 par le propriétaire de la galerie, Jean-Emmanuel Raux, expert en autographes, qui l’avait trouvé lors de la vente des héritiers Bertrand dans leur château de Châteauroux.  

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« Personne ne regardait les écrits de Saint-Hélène à l’époque. C’est le document historique le plus fabuleux que l’on puisse trouver en mains privées sur l’histoire de France », déclare Jean-Emmanuel Raux à l’AFP.  

Napoléon, bien que la Révolution soit désormais loin, écrit encore « frimaire » (du 21 novembre au 20 décembre dans le calendrier républicain). La première personne n’est pas employée, mais la formule : « l’empereur dit, fait, décide »…  

« Napoléon livre une version enjolivée de la bataille. On l’observe dans l’intonation des phrases. C’est le fameux soleil d’Austerlitz », observe Alizée Raux, fille du galeriste qui travaille aux côtés de son père.  

« Pour avoir été vaincu, on ne cesse pas d’être au nombre des braves »

Toute la campagne ayant précédé la bataille, les replis, négociations  pour faire croire à la faiblesse de l’armée napoléonienne, puis l’affrontement lui-même sont détaillés. Le récit insiste : « huit jours avant », l’empereur avait choisi le site où piéger l’ennemi. 

Deux jours avant la bataille, Napoléon va en reconnaissance. Il ajoute de sa main : « il s’avança même si loin avec peu de monde que le piquet de son arrière-garde fut chargé par les cosaques ». 

L’héroïsme et l’enthousiasme sont exaltés de manière exagérée : « pas un officier, pas un général, pas un soldat qui ne fut décidé à vaincre ou à périr ». Quand, après la bataille, l’empereur parcourt le champ de bataille jonché de morts et de blessés, « rien n’était plus touchant que de voir ces braves gens le reconnaître. Ils en oubliaient leurs souffrances et disaient : au moins la victoire, était-elle bien assurée ? ».

Les attaquants russes seront défaits en neuf heures, se noyant en partie dans des lacs gelés.

L’ennemi est traité avec pitié et magnanimité, selon le récit, quand par exemple l’empereur s’adresse à un officier russe blessé : « Pour avoir été vaincu, on ne cesse pas d’être au nombre des braves ».

Avec AFP

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