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En Algérie, trois ans de prison requis en appel contre un militant pour des mèmes

Des portraits de détenus algériens devant l’ambassade d’Algérie à Paris le 12 août 2020, à l’occasion d’une manifestation de soutien au journaliste Walid Kechida, condamné le 4 janvier 2021 à trois ans de prison. Des portraits de détenus algériens devant l’ambassade d’Algérie à Paris le 12 août 2020, à l’occasion d’une manifestation de soutien au journaliste Walid Kechida, condamné le 4 janvier 2021 à trois ans de prison.

Le parquet algérien a requis trois ans de prison ferme en appel contre Walid Kechida, un jeune militant poursuivi pour avoir publié des « mèmes » moquant les autorités et la religion sur Facebook, a indiqué lundi son avocat à l’AFP.

Lors du procès en appel qui s’est déroulé dimanche 24 janvier à Sétif (nord-ouest), le procureur a réclamé la même peine de trois ans ferme prononcée en première instance, a précisé MFouad Betka, membre du collectif de défense. « Le verdict sera prononcé le 31 janvier », a-t-il précisé. « Walid Kechida n’est pas en bonne santé. On espère que le verdict en appel lui permettra de sortir de prison », a souligné MBetka.

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Militant du Hirak, le mouvement de contestation populaire né en février 2019, M. Kechida, 25 ans, est poursuivi pour « offense au président [Abdelmadjid Tebboune] », « aux préceptes de l’islam » et « outrage à corps constitué ». Il lui est reproché d’avoir publié des « mèmes » – images détournées de façon humoristique sur les réseaux sociaux – touchant aux autorités, notamment au président Tebboune et à la religion.

Expression pacifique de ses opinions

Ses illustrations virales étaient diffusées sur le groupe Facebook Hirak Memes dont M. Kechida était l’administrateur. Le militant, connu de la jeunesse de Sétif, est en détention depuis le 27 avril 2020. Un collectif de défense constitué d’une vingtaine d’avocats a assuré sa défense. Parallèlement, un groupe de militants a manifesté dimanche devant le tribunal.

Amnesty International et la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH) ont demandé la libération du jeune militant de Sétif, dont le cas est devenu emblématique des restrictions des libertés en Algérie, notamment sur Internet, et l’abandon de toutes les charges retenues contre lui. « Walid (…) n’a fait qu’exprimer pacifiquement ses opinions », a estimé Amnesty.

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A la veille de son procès en appel, une campagne de solidarité lancée sur les réseaux sociaux a mobilisé des journalistes, des dessinateurs et des artistes algériens comme la chanteuse engagée Amel Zen ou le musicien Sidi Bemol.

Selon le Comité national de libération des détenus (CNLD), quelque 80 personnes sont actuellement emprisonnées en Algérie en lien avec les protestations du Hirak et/ou les libertés individuelles. Des poursuites fondées dans au moins 90 % des cas sur des publications sur les réseaux sociaux critiques envers les autorités.

Le Monde avec AFP

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