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Toujours attractive, la Bourse de Londres espère capitaliser sur le Brexit

Loin d’être entravés par la pandémie, les projets d’introduction en Bourse sont légion sur le marché londonien qui reste attractif malgré le Brexit, et entend profiter de règles plus souples afin d’attirer toujours davantage d’entreprises technologiques.

Les chaussures Dr Martens ou le vendeur de cartes de vœux en ligne Moonpig figurent parmi les candidats en vue pour une entrée à la Bourse de Londres. La plateforme de livraisons de repas Deliveroo ou la fintech Transferwise, spécialisée dans le transfert d’argent, devraient leur emboîter le pas.

Tous veulent surfer sur l’essor du commerce en ligne, plébiscité depuis le début de la crise sanitaire, et certains pourraient être valorisés à plusieurs milliards de livres.

« Nous pouvons nous attendre à ce que 2021 soit une très bonne année pour le marché des introductions au Royaume-Uni », anticipe Scott McCubbin du cabinet de conseil EY.

« La confiance revient avec l’accord de Brexit qui éclaircit la relation avec l’Europe et le déploiement des vaccins contre le Covid-19 », selon lui.

Outre les entreprises déjà citées, la presse britannique se fait l’écho de nombreux autres projets comme Canopius, société d’assurances du Lloyd’s of London, Pod Point, spécialiste des points de charge pour véhicules électriques et dont EDF est actionnaire, ou encore le distributeur en ligne Very.

« Ces dernières années, il y a eu davantage de financement pour les jeunes entreprises » et donc « plus de sociétés prêtes pour entrer en Bourse », explique à l’AFP Marcus Stuttard, responsable du marché primaire au Royaume-Uni au London Stock Exchange.

Dans le même temps, les investisseurs ont beaucoup d’argent à placer, notamment grâce au soutien économique des banques centrales.

– Rivaliser avec New York et Hong Kong –

La place londonienne voudrait désormais profiter du Brexit pour défendre son rayonnement mondial. En 2020, elle s’est située juste derrière la Chine et les Etats-Unis en termes de fonds levés en Bourse, selon EY.

Et la capitale britannique a capté plus de 40% des montants en Europe. Elle abrite en outre de nombreuses « licornes », jeunes entreprises valorisées plus d’un milliard de dollars qui ne sont pas encore cotées.

Le secteur technologique est très représenté dans les projets d’entrée sur le marché, porté par le contexte sanitaire et le télétravail, qui nécessitent toujours plus de services en ligne.

L’une des opérations les plus importantes à Londres en 2020 a été signée par le distributeur en ligne The Hut Group, spécialiste des cosmétiques et produits nutritifs, dont le cours a bondi, ce qui a pu inspirer d’autres entreprises.

Londres entend surtout mettre à profit le Brexit pour fixer ses propres règles.

Le ministre des Finances Rishi Sunak a confié une mission à l’ancien commissaire européen Jonathan Hill, qui doit rendre ses conclusions début 2021, pour assouplir certaines règles boursières afin d’attirer davantage d’entreprises.

Par exemple, une entreprise doit placer au moins 25% de son capital lors d’une entrée en Bourse. Mais ce seuil pourrait être abaissé pour permettre à de jeunes sociétés d’entrer en douceur et à ses fondateurs de garder plus de contrôle.

La City de Londres, dans une étude publiée vendredi, estime avoir des progrès à faire pour convaincre des entreprises étrangères de se coter sur son marché, regrettant le retard pris sur les Etats-Unis et Hong Kong.

Pour Londres, l’objectif serait également de répondre à la concurrence des voisins européens, alors même que la société polonaise de e-commerce Inpost vient de choisir Amsterdam pour son entrée en Bourse, évoquant l’accès au vaste marché européen sans casse-tête réglementaire.

D’autant que Bruxelles voit d’un mauvais œil les réformes des règles des marchés londoniens et craint un « dumping » des normes de la part des autorités britanniques pour mieux rivaliser avec les places européennes.

La Commission freine des quatre fers avant d’accorder des équivalences qui donnent accès au marché européen pour les sociétés britanniques.

« Amsterdam, Lisbonne et Dublin deviennent compétitifs et la France cherche à faciliter l’entrée sur le territoire (comme les visas) pour attirer de nouveaux talents », souligne Charlotte Crosswell, directrice générale de l’association de « fintechs » Innovate Finance, dans une lettre adressée en début d’année à Jonathan Hill.

« Dans le contexte du Brexit, nous devons reconnaître que l’intérêt grandit pour des cotations sur les marchés de l’UE », prévient-elle.

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