Publié le : 23/01/2021 – 18:09
Face à la volonté de l’administration du nouveau président américain, Joe Biden, de revoir l’accord américano-taliban, plusieurs responsables afghans ont exprimé samedi leur soulagement, se disant déterminés à « continuer à œuvrer pour un cessez-le-feu permanent et une paix juste et durable ».
Plusieurs hauts responsables du gouvernement afghan ont exprimé, samedi 23 janvier, leur soulagement face à la volonté de l’administration de Joe Biden de revoir l’accord américano-taliban, les insurgés n’ayant fait qu’intensifier leurs attaques ces derniers mois.
Le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a appelé vendredi son homologue afghan, Hamdullah Mohib, et « signifié clairement » son intention de « réexaminer » l’accord, a dit sa porte-parole, Emily Horne, dans un communiqué.
L’accord – non ratifié par Kaboul – prévoit le retrait total des forces américaines d’ici à mi-2021 en échange notamment de garanties sécuritaires de la part des insurgés et de l’ouverture de pourparlers de paix avec le gouvernement afghan.
Mais, malgré l’ouverture de ces négociations en septembre à Doha, les Taliban n’ont fait qu’augmenter le nombre de leurs attaques.
Dans son appel, Jake Sullivan a dit prévoir d’ »évaluer si les Taliban respectent leurs engagements de rompre tout lien avec les groupes terroristes, de réduire la violence en Afghanistan et de mener des négociations sérieuses avec le gouvernement afghan ».
Il a également souligné l’intention américaine de soutenir les pourparlers de paix en cours « avec des efforts diplomatiques robustes au niveau régional ».
Attaques quotidiennes
Le ministre afghan par intérim de la Paix, Abdullah Khenjani, s’est dit satisfait de cette annonce.
Dans une vidéo envoyée à des journalistes, il a demandé que « le réexamen (de l’accord) mène à la cessation immédiate des violences demandée par le peuple afghan ainsi qu’à une paix durable en Afghanistan ».
Tandis que les négociations entre Kaboul et les Taliban n’ont pour l’instant abouti à aucun résultat concret, les insurgés continuent d’attaquer quotidiennement les forces afghanes.
Dans les villes, les assassinats ciblés de journalistes, personnalités politiques et défenseurs des droits – que Kaboul et Washington ont imputés aux Taliban – sont devenus de plus en plus fréquents.
S’ils revendiquent volontiers leurs attaques contre les forces afghanes, les insurgés nient cependant être responsables des assassinats ciblés de membres de la société civile.
Contactés par l’AFP, ils se sont dit toujours déterminés à respecter leurs engagements dans le cadre de l’accord signé avec Washington.
« Nous attendons de l’autre camp qu’il reste également engagé à respecter l’accord », a déclaré Mohammad Naeem, un porte-parole du groupe.
Les insurgés ont, depuis la signature de cet accord, cessé leur offensive contre les forces américaines.
« Préserver les avancées »
Les autorités afghanes, qui attendaient anxieusement de voir comment l’administration de Joe Biden se positionnerait sur le dossier, ont accueilli les commentaires de Jake Sullivan avec soulagement.
« Nous avons convenu de continuer à œuvrer pour un cessez-le-feu permanent et une paix juste et durable, dans un Afghanistan démocratique, capable de préserver les acquis des deux dernières décennies », a écrit sur Twitter Hamdullah Mohib à la suite de l’appel du responsable américain.
In my phone call with my US counterpart @jakejsullivan, I reaffirmed that Afghanistan remains committed to our foundational partnership with the United States and we will work closely together on security, peace, counter-terrorism and regional engagement.
— Hamdullah Mohib (@hmohib) January 23, 2021
Sediq Sediqqi, le vice-ministre de l’Intérieur, en a quant à lui profité pour critiquer l’accord américano-taliban. « L’accord n’a pour l’instant pas mené au but recherché de mettre fin à la violence talibane et d’amener un cessez-le-feu », a-t-il écrit sur Twitter. « Les Taliban n’ont pas été à la hauteur de leurs engagements. »
Mardi, le futur chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, avait également jugé indispensable de « préserver les avancées qui ont été faites pour les femmes et les filles en Afghanistan au cours des 20 dernières années ».
Washington a annoncé le 15 janvier – quelques jours avant le départ de Donald Trump de la Maison Blanche – avoir réduit à 2 500 le nombre de ses soldats en Afghanistan, le chiffre le plus bas depuis 2001.
Avec AFP
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