De la Turquie, il est beaucoup question à Bruxelles en ce moment. Lundi 25 janvier, les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne (UE) s’apprêtent à évoquer la question des difficiles relations avec Ankara, comme ce fut le cas à l’issue de la visite, jeudi 21 et vendredi 22 janvier, du ministre des affaires étrangères turc, Mevlüt Çavusoglu, et de son adjoint, Faruk Kaymakci. Les deux diplomates ont rencontré les principaux dirigeants de l’UE et de l’OTAN, une « offensive de charme », selon des observateurs bruxellois, censée aider à remettre sur les rails la relation abîmée entre les Vingt-Sept et la Turquie, toujours candidate à l’adhésion sur le papier.
Ce déplacement visait le sommet européen de la mi-mars, au cours duquel les chefs d’Etat et de gouvernement sont censés examiner une « feuille de route » pour les relations futures avec la Turquie. Le haut représentant, Josep Borrell, doit leur présenter un rapport assorti de plusieurs options et, éventuellement, de sanctions, comme cela avait été évoqué en décembre, à la suite des activités turques de forage dans les eaux chypriotes et grecques, des violations par Ankara de l’embargo de l’ONU sur les armes en Libye, ou encore de son activisme militaire au Haut-Karabakh.
En décembre, les Européens s’étaient toutefois contentés d’évoquer une menace de sanctions – non concrétisée à ce stade – contre des responsables des forages gaziers dans les zones chypriotes. Ces dernières semaines, la diplomatie européenne a bien noté les propos conciliants du président turc, Recep Tayyip Erdogan, et son apparente volonté d’apaisement.
« Est-elle durable ou temporaire ? », s’interroge, comme beaucoup, un diplomate, qui relève cependant « des pas dans la bonne direction », à savoir la reprise des pourparlers exploratoires avec Athènes sur les ressources énergétiques, un éventuel redémarrage des négociations, sur le statut de Chypre, l’île divisée de la Méditerranée, la suspension de l’exploration gazière turque en Méditerranée orientale.
« Etablir un agenda positif »
Après avoir semé la zizanie en Méditerranée orientale à l’été 2020 et après avoir conseillé au président français, Emmanuel Macron, de « se faire soigner mentalement », M. Erdogan n’a eu de cesse d’affirmer, ces dernières semaines, vouloir « tourner une nouvelle page » dans les relations de son pays avec l’UE et aussi avec la France, de façon à « établir un agenda positif » en 2021. Première mesure dans ce sens, la Turquie et la Grèce vont reprendre, lundi à Istanbul, leurs pourparlers exploratoires, interrompus depuis 2016, sur les droits énergétiques et les frontières maritimes, autant de problèmes qui ont mis les deux pays au bord de la confrontation militaire à l’été 2020.
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