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Le laboratoire Merck va investir 42 millions d’euros en France

L’Elysée et le gouvernement ne manqueront pas d’exhiber cette prise de guerre, dans la bataille pour attirer des investisseurs étrangers en France. Selon nos informations, ce 25 janvier, à l’occasion d’un sommet avec des grands patrons étrangers, en visioconférence, le laboratoire américain Merck annoncera le versement de 42 millions d’euros dans son fonds MSDAvenir. Une belle injection d’argent frais pour cette plateforme de financement destiné à soutenir la recherche en sciences du vivant en France, inaugurée en 2015 par François Hollande. MSDAvenir revendique la place de premier intervenant privé d’Europe dans le soutien à la recherche. Il a déjà prêté main-forte à 61 programmes, notamment sur la matière aujourd’hui très sensible de l’infectiologie, mais aussi dans le diabète, l’oncologie, etc.

Cette annonce tombera à point pour contrebalancer les mauvaises nouvelles provenant du français Sanofi, qui a confirmé le 18 janvier un plan de départ volontaire de 1.000 personnes dans l’Hexagone, visant en particulier la recherche et développement.

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Compétition endurcie

Le 25 janvier, dans son discours, Emmanuel Macron s’affirmera d’autant plus déterminé à marteler son discours sur l’attractivité retrouvée du pays, même en temps de crise Covid. Ce travail de conviction

est jugé indispensable, alors que, armés de leurs différents plans de relance, les pays européens se préparent à une compétition endurcie pour attirer usines et centres de recherche d’entreprises étrangères.

Pour faire passer ce message d’ouverture, le président de la République va toutefois devoir faire preuve d’une certaine agilité intellectuelle cette année. Invoquant la souveraineté alimentaire, le ministre de l’Economie de l’Economie, Bruno Le Maire vient en effet tout juste de claquer la porte au nez du groupe canadien Couche-Tard, qui souhaite acquérir Carrefour. Un accueil assez peu chaleureux…

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De « En même temps » à « At the same time »

Ce 25 janvier, les dirigeants de Solvay, Mars, FedEx, Novo Nordisk, entre autres, bénéficieront donc, par écrans interposés d’une explication de ce « at the same time » paradoxal, mêlant volonté de séduire les grands groupes du monde entier et défense des intérêts économiques nationaux. L’Elysée espérait 85 présents virtuels au départ, pour cet échange. Après quelques défections (qui ont eu lieu avant la sortie musclée de Bruno Le Maire sur Couche-Tard), il se contentera d’un nombre « conséquent » de big boss, dixit un proche du dossier.

L’Elysée et le ministre délégué au Commerce extérieur à et l’Attractivité, Franck Riester, ont tenu à maintenir en mode virtuel une esquisse de ChooseFrance, ce sommet annuel, qui a attiré à chaque fois, ces trois dernières années, une centaine de patrons étrangers emblématiques sous les ors de Versailles. Impossible, bien sûr de tenir une telle réunion par temps de coronavirus – même dans la très spacieuse galerie des glaces. En outre, ChooseFrance souffre du report d’un autre sommet, celui de Davos, qui permettait habilement d’attirer dans l’Hexagone des dirigeants d’Outre-Atlantique en chemin pour la Suisse.

Investissements stratégiques

Le château du Roi Soleil devra donc attendre une nouvelle date – l’Elysée promet un ChooseFrance grandeur nature avant l’été. « Avec six mois de préparation supplémentaires, nous ferons de ce sommet un succès encore plus grand, autour d’investissements d’avenir dans des secteurs stratégiques pour notre économie », jure Franck Riester.

En attendant, pas question de perdre le contact avec ces dirigeants, dont les investissements sont plus précieux que jamais. Outre l’annonce du laboratoire Merck huit projets d’investissements seront annoncés dans les prochaines semaines.

L’exécutif veut inscrire dans son quotidien ces entretiens avec les grands patrons de ce monde. Des « mini-chooseFrance » ont ainsi été organisés depuis l’automne, en visio-conférence, sur l’agroalimentaire, la pharma, la tech, etc. Ils réunissaient les ministres concernés, de Agnès Pannier-Runacher à Bruno Le Maire. Emmanuel Macron y a fait des apparitions en guest-star. De quoi installer une relation plus fluide et continue, promet le gouvernement. Qui découvre l’intérêt du télétravail en matière de promotion de l’attractivité.

 

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