L’application Instacart, qui permet de commander ses courses et de se les faire livrer, a entrepris de réduire ses effectifs dans certains magasins, une décision qui concerne notamment 10 travailleurs syndiqués, selon la presse américaine.
« Instacart est en train de virer 10 employés qui ont voté pour former le premier et seul syndicat de la plateforme dans une épicerie Mariano’s à Skokie (Illinois) et qui avaient inspiré d’autres employés d’Instacart à s’organiser à travers le pays », écrit ainsi le site engagé Vice, jeudi.
La société a annoncé mardi dans un communiqué qu’elle devait ajuster son mode de fonctionnement. En effet, certains magasins partenaires utilisent régulièrement l’application pour recevoir des commandes que les clients viennent récupérer sur place, mais leurs propres employés s’occupent de préparer les paquets, au lieu des « acheteurs » d’Instacart.
En raison de cette transition, « nous allons réduire nos opérations dans certains magasins pendant les mois qui viennent. Nous savons que c’est une période extrêmement difficile pour beaucoup de personnes avec la crise du Covid-19, et nous faisons tout notre possible pour soutenir les travailleurs », a indiqué l’entreprise.
Elle prévoit de possibles transferts vers d’autres enseignes et des compensations financières.
D’après la lettre d’un avocat représentant la société, publiée par CNN jeudi, Instacart va se séparer de plus de 1.800 personnes qui emballaient des commandes dans des magasins, et les montants versés seront compris entre 250 et 750 dollars.
« Cette transition va évidemment avoir un impact sur les 10 membres du syndicat United Food and Commercial Workers du Mariano’s de Skokie », déclare l’avocat dans sa lettre adressée au secrétaire de la branche syndicale concernée.
La « gig economy », ou économie à la tâche, est divisée entre les entreprises et une partie des travailleurs, qui prônent la flexibilité du travail indépendant (payé à la course), et les travailleurs et syndicats qui demandent plus de stabilité et de meilleures conditions.
Des acheteurs-livreurs de la plateforme Instacart ont fait grève dans plusieurs villes américaines au printemps dernier, pour exiger des protections contre le coronavirus et des compensations financières.
Instacart a changé de dimension à la faveur de la pandémie, qui a incité de nombreux consommateurs à commander leurs courses en ligne et à se faire livrer ou à aller chercher leur commande sans rentrer dans les magasins.
La société basée à San Francisco a levé 200 millions de dollars en octobre, portant sa valeur totale à 17,7 milliards.
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