Le Premier ministre britannique a douché les espoirs d’un déconfinement rapide du pays, vendredi 22 janvier, malgré le succès de la campagne vaccinale nationale et des niveaux d’infection qui semblent désormais stagner. Entre autres mauvaises nouvelles, Boris Johnson, entouré de ses deux conseillers scientifiques en chef, Patrick Vallance et Chris Whitty, lors d’une conférence de presse depuis Downing Street, a aussi suggéré que le variant « britannique » du Coronavirus « pourrait être davantage mortel en plus d’être davantage transmissible » que la souche initiale.
Apparu pour la première fois dans le Kent (sud-est de l’Angleterre) à l’automne 2020, ce variant (nommé B.1.1.7), désormais prévalent en Angleterre, « se transmet entre 30 % et 70 % de fois plus facilement que le virus souche. Quand on compare les personnes testées positives, il y a des preuves d’un risque plus élevé [de mourir] chez ceux porteurs du variant comparés à ceux portant l’ancien », a précisé Patrick Vallance, qui s’est cependant montré d’une extrême prudence. Les données sont « actuellement incertaines », a t-il insisté, « certaines études ne pointent aucune recrudescence du risque de létalité. Davantage d’études sont nécessaires ».
D’autres études nécessaires
L’information sur la plus grande dangerosité du variant, particulièrement anxiogène, a été transmise au gouvernement par le Nervtag, le comité d’experts le conseillant sur les virus. « Pour une personne âgée de 60 ans, le risque moyen de mourir une fois infecté par le SARS-CoV-2 est de 10 pour 1000. Avec le variant britannique, il se situe entre 13 et 14 pour 1000 », explique M. Vallance. Le variant britannique est désormais présent dans une soixantaine de pays dans le monde. Les scientifiques britanniques estiment cependant que les vaccins actuellement déployés dans le pays (ceux de Pfizer-BioNTech et d’Oxford-AstraZeneca) restent efficaces contre lui. En revanche, ils s’inquiètent de l’éventuelle résistance de deux autres variants, le sud-africain et le brésilien, detectés sur le sol national. « Ils présentent certaines caractéristiques qui les rendraient moins réceptifs aux vaccins », redoute M. Vallance.
Selon un document actualisé du Nervtag, publié vendredi soir, trois études mettent en évidence une plus grande létalité du variant anglais. Le risque de mourir pour des personnes testées positives serait respectivement 1,36 fois supérieur selon l’Imperial College London, 1,35 fois supérieur selon l’Ecole d’hygiène et de médecine tropicale de Londres, et même 1,91 fois supérieur selon l’université d’Exeter.
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