Comme à chaque fois depuis mars 2020, Christine Lagarde s’est exprimée, jeudi 21 janvier, devant une salle de presse vide, diffusant son message par vidéoconférence, rappel que la pandémie de Covid-19 continue à sévir à travers la planète. Et, comme à chaque fois, son message était clair : la Banque centrale européenne (BCE) reste à la manœuvre. « Un ample stimulus monétaire reste essentiel », a répété la présidente de l’institution.
Depuis mars 2020, la banque centrale de la zone euro a sorti le bazooka. Elle a débloqué une enveloppe d’intervention totale de 2 500 milliards d’euros (1 850 milliards d’euros d’un « plan pandémie », le reste venant de programmes préexistants). Cette somme considérable est à dépenser sur deux ans, jusqu’en mars 2022. Pour l’instant, un peu moins de la moitié a été utilisée, essentiellement en achetant les dettes des Etats européens. Forte de cette très importante réserve de munitions, la BCE n’a rien annoncé de nouveau jeudi, après la réunion de son conseil des gouverneurs, rappelant simplement par son message qu’elle restait la clé de voûte de l’économie.
Prudente, elle a prévenu qu’elle ne se sentait pas obligée de tout dépenser. Mais son objectif est que des « conditions de financement favorables » restent en place, que ce soit pour les ménages, les entreprises ou les Etats. Dit autrement, c’est grâce à la BCE que la politique du « quoi qu’il en coûte » promise par le président français, Emmanuel Macron, est possible.
L’ère de l’argent gratuit
Depuis bientôt un an, le monde est entré dans l’ère de l’argent gratuit. Le 4 janvier, la France a encore émis une obligation à un an à un taux négatif de − 0,6 %. Les investisseurs s’engagent donc à payer le gouvernement pour avoir l’honneur de lui prêter de l’argent. Sur dix ans, l’Hexagone emprunte à − 0,3 %. Même les collectivités territoriales en profitent. Le 20 janvier, la région Auvergne-Rhône-Alpes a réalisé une émission obligataire de 20 millions d’euros au taux symboliquement négatif de − 0,005 % sur dix ans. Ces taux au-dessous de zéro permettent à la France d’avoir un déficit abyssal en 2020 (sans doute autour de 11 % du produit intérieur brut, PIB) sans augmenter le poids du remboursement de la dette.
Ces niveaux renversants se vérifient dans toute la zone euro. Une crise politique secoue-t-elle l’Italie, avec le retrait du petit parti de Matteo Renzi, Italia Viva, de la coalition au pouvoir ? Les marchés ne s’en émeuvent guère, le taux d’intérêt italien à dix ans passant seulement de 0,5 % à un peu moins de 0,7 %, ce qui reste l’un des niveaux les plus bas de l’histoire.
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