France World

Joe Biden face aux pièges du bilan diplomatique de Donald Trump

Préparatifs pour la cérémonie d’investiture de Joe Biden sur le National Mall près du Capitole à Washington, DC, le 18 janvier. Préparatifs pour la cérémonie d’investiture de Joe Biden sur le National Mall près du Capitole à Washington, DC, le 18 janvier.

« L’Amérique est de retour », avait assuré le futur 46e président des Etats-Unis, le 24 novembre 2020, en présentant ceux qui conduiront, en son nom, la politique étrangère des Etats-Unis. Joe Biden avait ajouté ce jour-là que son pays était « prêt à diriger le monde, pas à s’en éloigner, prêt à affronter nos adversaires, pas à rejeter nos alliés, et prêt à défendre nos valeurs ».

Après quatre ans d’unilatéralisme, le président élu entend renouer avec un consensus washingtonien qui considère que les intérêts des Etats-Unis leur commandent de se mêler des affaires internationales, et que leur leadership, même imparfait, même ponctuellement infructueux, est préférable au retour de « la jungle », selon la formule du politologue interventionniste Robert Kagan.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Etats-Unis : les hommes et les femmes qui vont gouverner avec Joe Biden

Ce retour de l’Amérique s’annonce cependant particulièrement délicat. En bonne partie du fait de l’héritage du président sortant. Donald Trump laisse en effet derrière lui un pays dont l’image a été ébranlée par sa présidence hétérodoxe, par le reniement de nombreux accords internationaux qui portaient le paraphe de Washington, puis par sa gestion erratique de l’épidémie de Covid-19.

L’assaut donné par certains de ses partisans contre le Congrès, le 6 janvier, a porté un dernier coup dévastateur à l’exemplarité américaine et accentué les doutes et les interrogations sur la capacité de Joe Biden à exercer le rôle qu’il revendique.

Echecs de Trump face au Venezuela ou à l’Iran

Avant de quitter le pouvoir, le secrétaire d’Etat Mike Pompeo a adopté dans la précipitation une série de mesures qui compliquent encore la tâche de la future administration. En inscrivant tout d’abord les rebelles houthistes du Yémen sur la liste des organisations terroristes, il a renforcé l’alignement de Washington sur les positions saoudiennes alors que Joe Biden ne cache pas sa défiance envers le prince héritier du royaume, Mohammed Ben Salman, choyé par Donald Trump. Cette décision a été décriée par les organisations humanitaires qui mettent en garde contre ses effets mortifères, notamment en menaçant l’acheminement d’une indispensable aide alimentaire.

En décrétant le retour de Cuba parmi les pays accusés de soutenir le terrorisme, le secrétaire d’Etat a également tenté de bloquer un retour au dialogue historique engagé par l’ancien président Barack Obama, en décembre 2014. Un coup de menton qui masque mal l’échec de l’administration Trump essuyé au Venezuela, un allié de La Havane, où les pressions multiples de Washington ont été incapables d’entraîner le départ de Nicolas Maduro.

Il vous reste 70.83% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source

L’article Joe Biden face aux pièges du bilan diplomatique de Donald Trump est apparu en premier sur zimo news.