Publié le : 04/05/2022 – 02:34Modifié le : 04/05/2022 – 02:36
Le gouverneur de l’Oklahoma a signé, mardi, une loi votée par le parlement de l’État conservateur du sud des États-Unis qui interdit l’avortement après six semaines de grossesse. Cette ratification intervient alors que la Cour suprême s’apprêterait à revenir sur ce droit au niveau fédéral.
Le site Politico a provoqué une déflagration politique lundi soir en révélant qu’une majorité des juges de la Cour suprême étaient prêts à enterrer l’arrêt Roe v. Wade, qui protège le droit des Américaines à interrompre leur grossesse. Sans même attendre de connaître la position définitive de la juridiction, qui doit se prononcer avant le 30 juin, le gouverneur de l’Oklahoma, Kevin Stitt, a signé mardi 3 mai une loi qui interdit aux femmes de son État d’avorter après six semaines de grossesse, rendant immédiatement illégale la quasi-totalité des interruptions illégales de grossesse (IVG). Le texte prévoit des exceptions médicales pour l’accès à l’avortement, mais pas en cas de viol ou d’inceste.
« Je représente la totalité des quatre millions d’habitants de l’Oklahoma qui, de manière écrasante, veulent protéger les enfants à naître », a écrit sur Twitter Kevin Stitt en promulguant le texte voté par le parlement de l’État jeudi dernier. « Je veux que l’Oklahoma devienne l’État le plus pro-vie dans le pays », a-t-il dit en utilisant l’expression consacrée par les Américains opposés à l’avortement.
I am proud to sign SB 1503, the Oklahoma Heartbeat Act into law.
I want Oklahoma to be the most pro-life state in the country because I represent all four million Oklahomans who overwhelmingly want to protect the unborn. pic.twitter.com/XQr7khRLRa
— Governor Kevin Stitt (@GovStitt) May 3, 2022
Copie d’une loi texane en vigueur depuis le 1er septembre, le texte incite les citoyens à poursuivre les médecins ou les cliniques pratiquant des avortements au-delà de ce terme, en échange d’indemnités financières.
Cet État conservateur accueillait depuis quelques mois des milliers de Texanes cherchant à avorter, après le passage d’un texte similaire dans cet Etat voisin, en septembre 2021.
Contre-attaque de Joe Biden et des États démocrates
La légalité de textes similaires dans d’autres États est étudiée par la Cour suprême depuis plusieurs mois. Mais, lundi soir, la publication par le journal Politico d’un projet de décision de la Cour suprême à ce sujet indique que l’institution fédérale serait sur le point de remettre aux États le pouvoir d’autoriser, ou non, les IVG.
La fuite de ce document, dont l’authenticité a été confirmée par la Cour qui a rappelé qu’il ne s’agissait pas de la décision définitive, a fait l’effet d’une bombe à Washington et poussé le président démocrate Joe Biden a rappeler son soutien au droit à l’IVG. Se disant « très inquiet », le président a appelé les Américains à « choisir des candidats » favorables au droit à l’avortement lors des élections législatives de l’automne.
Des gouverneurs démocrates de plusieurs États, dont la Californie, le Nouveau-Mexique et le Michigan, ont annoncé vouloir consacrer la légalité du droit à l’avortement même si la Cour annulait Roe v. Wade.
Le gouverneur et les leaders du parlement de Californie ont ainsi mis en place « un amendement pour inscrire le droit de choisir dans la Constitution de notre État ». « Nous savons que nous ne pouvons pas faire confiance à la Cour suprême pour protéger les droits reproductifs, donc la Californie va ériger un pare-feu autour de ce droit dans notre Constitution », écrivent-ils. Cet amendement, qui devrait être soumis aux voix lors des élections de mi-mandat en novembre prochain, aura essentiellement une portée symbolique.
Avec AFP et Reuters
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