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Des vaccinés contre le Covid-19 qui émettent du Bluetooth : l’intox qui persiste

Publié le : 31/01/2022 – 18:45

Depuis plus d’un an, des vidéos montrant des listes d’adresses Bluetooth sur les téléphones portables se multiplient. Selon certains internautes, ces identifiants Bluetooth seraient la preuve que les personnes vaccinées émettent un signal après avoir reçu une puce lors de l’injection du vaccin contre le Covid-19. Un expert explique pourquoi cette affirmation ne tient pas debout. 

L’intox est régulièrement partagée dans plusieurs langues. En Polynésie française en décembre dernier, une femme se tenant à proximité d’un cimetière s’était par exemple inquiétée devant les multiples adresses Bluetooth que son téléphone affichait. Elle en concluait que les personnes vaccinées et enterrées émettaient un signal Bluetooth.

Dans un avion début décembre, une autre personne montrait les adresses Bluetooth défiler sur son téléphone portable, en affirmant qu’il s’agissait du « Bluetooth de tous ceux qui ont été vaccinés et qui sont dans l’avion ».

D’autres vidéos prétendent même montrer des adresses Bluetooth au nom d’ »AstraZeneca ».

L’idée selon laquelle les vaccins contiendraient des éléments dangereux ou susceptibles de donner des informations sur la personne vaccinée est tenace. La rédaction des Observateurs de France 24 a par exemple démenti une rumeur selon laquelle les vaccins contiendraient des puces rendant les personnes magnétiques.

Pourquoi il est impossible d’injecter des puces Bluetooth dans le cadre de la vaccination 

En fait, le nom d’un périphérique Bluetooth peut être facilement modifié, comme nous l’expliquons dans la vidéo. 

Contacté par les Observateurs de France 24, Olivier Ezratty, expert en technologies numériques, est catégorique : la puce Bluetooth a besoin d’une batterie et d’une antenne, or « l’ensemble fait au moins plusieurs millimètres de diamètre si ce n’est quelques centimètres de longueur… donc ça ne rentre pas du tout dans l’aiguille d’une seringue, qui, pour ce qui est du Covid-19, va de 0,5 à 0,8 mm de diamètre« .

À l’origine de ces inquiétudes, un malentendu 

Il est possible d’injecter des puces dans le corps humain, mais celles-ci sont toujours d’un diamètre supérieur à une aiguille utilisée pour vacciner. 

De fausses informations circulent également sur un autre type de puce : les RFID. Celles-ci permettent d’échanger des données par radiofréquence et peuvent s’insérer sous la peau. Elles ne nécessitent pas de batterie. 

Une start-up suédoise a récemment déclaré vouloir commercialiser une micro-puce de ce type, qui pourrait s’insérer sous la peau et qui transmettrait les données personnelles de vaccination contre le Covid-19 à un téléphone.

Cependant, la micro-puce est elle-même d’un diamètre supérieur à une aiguille et ne pourrait donc pas être injectée dans le cadre de la vaccination. 

Extrait d’un reportage du South China Morning Post du 17 décembre 2021 montrant la micropuce développée par la start-up suédoise Epicentre © South China Morning Post

En outre, Olivier Ezratty précise : 

« Il y a des recherches consistant à mettre des capteurs sur le corps humain. Mais ces capteurs-là sont faits pour la bonne cause. Par exemple, il existe des capteurs de glycémie pour les diabétiques, qui sont en général externes, avec une petite aiguille qui rentre dans la peau, et qui émettent de l’information d’ailleurs en Bluetooth… Mais ce n’est pas injecté par une seringue. C’est un système avec un capteur qui fait la taille d’une pièce d’un euro. » 

Pour voir d’autres épisodes de l’émission « Info ou Intox », cliquez ici.

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