Covid: tumulte français alors que Macron promet de « faire chier » non vacciné
il y a 14 heures
Légende,
Le président français Emmanuel Macron a été accusé d’avoir utilisé un langage vulgaire et conflictuel après avoir utilisé un terme d’argot pour dire qu’il voulait rendre la vie difficile aux personnes non vaccinées.
« J’ai vraiment envie de les faire chier, et on va continuer jusqu’au bout », a-t-il déclaré au journal Le Parisien.
Trois mois avant une élection présidentielle, les opposants à M. Macron ont déclaré que ses propos étaient indignes d’un président.
Les députés ont interrompu le débat sur une loi interdisant aux non vaccinés une grande partie de la vie publique.
La session à l’Assemblée nationale a été interrompue pour une deuxième nuit consécutive mardi alors que les délégués de l’opposition se sont plaints du langage du président, une figure de proue le décrivant comme « indigne, irresponsable et prémédité ».
La législation devrait être approuvée lors d’un vote cette semaine, mais elle a mis en colère les opposants au vaccin et plusieurs députés français ont déclaré avoir reçu des menaces de mort sur la question.
Des vaccinations obligatoires sont introduites dans plusieurs pays européens, l’Autriche ouvrant la voie pour les plus de 14 ans à partir du mois prochain et l’Allemagne prévoyant une décision similaire pour les adultes. Le gouvernement italien a quant à lui annoncé mercredi qu’il rendrait la vaccination contre le Covid-19 obligatoire à partir du 15 février pour toute personne âgée de plus de 50 ans.
« Un président ne devrait pas dire ça »
Dans son entretien au Parisien ce mardi, M. Macron a utilisé le terme vulgaire emmerder pour dire comment il voulait remuer les non vaccinés. Il n’allait pas « vacciner de force » les cinq millions restants qui n’avaient pas reçu de dose, mais espérait inciter les gens à se faire vacciner en « limitant autant que possible leur accès aux activités de la vie sociale ».
« Je n’enverrai pas [unvaccinated people] en prison », a-t-il déclaré. « Nous devons donc leur dire qu’à partir du 15 janvier, vous ne pourrez plus aller au restaurant. Vous ne pourrez plus aller prendre un café, vous ne pourrez plus aller au théâtre. Vous ne pourrez plus aller au cinéma. »
Légende,
À l’approche d’une campagne électorale présidentielle dans laquelle M. Macron n’a pas encore annoncé son intention de se présenter, ses propos ont suscité une vive réaction de la part des personnalités de l’opposition.
La candidate de droite des Républicains, Valérie Pécresse, s’est déclarée outrée que le président ait accusé des personnes non vaccinées de ne pas être des citoyens. « Vous devez les accepter tels qu’ils sont – dirigez-les, rassemblez-les et ne les insultez pas », a-t-elle déclaré à CNews.
Son collègue du parti Bruno Retailleau a déclaré avec insistance : « Emmanuel Macron dit qu’il a appris à aimer les Français, mais il semble qu’il aime surtout les mépriser. »
Candidat à la présidentielle d’extrême droite Marine Le Pen a tweeté: « Un président ne devrait pas dire ça… Emmanuel Macron est indigne de sa fonction. »
Pendant ce temps, l’homme politique de gauche Jean-Luc Mélenchon a qualifié ces propos d’aveux étonnants : « C’est clair, la carte de vaccination est une punition collective contre la liberté individuelle ».
Macron offre une chance trop belle pour la rater
Les ondes en France sont stridentes ce matin avec le bruit des politiciens en colère. De gauche à droite, modérés et extrêmes, les opposants se surenchérissent pour condamner les propos du président Macron. emmerder.
En période préélectorale, c’est une occasion trop belle pour l’accuser de tous ses défauts d’antan : arrogance, désinvolture, détachement, méconnaissance des préoccupations des gens ordinaires.
Mais comme il s’agit bien d’une période préélectorale, nous pouvons également être certains que le président savait précisément ce qu’il faisait lorsqu’il a prononcé ces propos provocateurs dans Le Parisien. Ce n’était pas une explosion incalculable.
Ce qu’il veut faire, c’est débusquer ses ennemis à droite. La gauche dont il ne se soucie pas autant. Mais le Parti des Républicains (LR) de Valérie Pécresse est devenu – depuis sa nomination comme candidate – sa principale préoccupation politique.
En prenant une position aussi forte et coercitive contre les non vaccinés, M. Macron invite les LR à choisir leur camp. Sont-ils avec lui, faisant tout leur possible pour booster le nombre de vaccinés ? Ou se rangent-ils du côté de la minorité, les cinq millions au lieu des 50 millions, et les anti-vaccins ?
Parce que si c’est le deuxième, c’est en fait un endroit assez délicat pour être en avance sur une élection présidentielle.
Le dernier avis a donné à M. Macron l’avantage sur ses rivaux mercredi, avec 27 % des voix au premier tour le 10 avril, devant Valérie Pécresse et Marine Le Pen toutes deux avec 16 %. Le scrutin pour Le Figaro/LCI lui a également donné une victoire de deuxième tour, avec la marge la plus proche de 55%-45% avec le candidat républicain.
Le choix de langue de M. Macron n’est pas sans précédent pour un dirigeant français.
Le même mot a été utilisé par Georges Pompidou en 1966 lorsqu’il a dit qu’il était temps d’arrêter d’embêter les Français. Comme lui, M. Macron a déclaré que son rôle n’était pas d’irriter les Français, mais que les non vaccinés étaient une autre histoire.
L’allié de Macron, Christophe Castaner, a déclaré mercredi que « la phrase n’a choqué personne lorsqu’elle est sortie de la bouche de Pompidou ».
Le Premier ministre Jean Castex a déclaré plus tard au Parlement que partout les gens disaient la même chose que le président. « Nos concitoyens sont exaspérés de voir toute une sorte de restrictions imposées alors que d’autres choisissent de s’en libérer. »
La France a l’un des taux de vaccination Covid les plus élevés de l’UE, avec plus de 90 % de la population adulte à double piqûre.
Pendant des mois, la France a demandé aux gens de présenter soit une preuve de vaccination, soit un test Covid négatif pour accéder à de nombreux lieux publics.
Mais le gouvernement français veut supprimer la possibilité de montrer un test négatif en réponse à une augmentation record des infections, entraînée par les variantes hautement contagieuses Omicron et Delta de Covid.
Mercredi, la France a signalé 332 252 nouveaux cas quotidiens de Covid – le nombre le plus élevé d’infections quotidiennes enregistrées dans le pays depuis le début de la pandémie.
Alors que M. Macron n’a pas encore officiellement déclaré qu’il briguait un second mandat, il a indiqué mardi qu’il souhaitait se présenter et clarifierait sa décision « une fois que la situation sanitaire le permettra ».
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