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L’Autriche va autoriser le suicide assisté

Après le Benelux et l’Espagne, la profondément catholique Autriche s’apprête à devenir le cinquième pays de l’Union européenne à autoriser le suicide assisté. Vendredi 19 novembre, le gouvernement écolo-conservateur devait présenter au Parlement un projet de loi prévoyant l’introduction « d’un droit de mettre fin à sa vie de façon libre et autonome et de se faire aider, le cas échéant, par une tierce personne » pour « les personnes atteintes d’une maladie incurable entraînant la mort » ou celles souffrant « d’une maladie grave et durable avec des symptômes persistants qui les affectent de manière permanente dans l’ensemble de leur quotidien ».

Le texte qui doit entrer en vigueur début 2022 est la conséquence directe d’une décision de la Cour constitutionnelle autrichienne. En décembre 2020, celle-ci avait censuré un article du code pénal qui prévoyait de punir de jusqu’à cinq ans de prison toute personne qui « fournit de l’aide » au suicide en estimant qu’il était contraire au « principe de libre arbitre ». Ces dernières années, plusieurs Autrichiens avaient notamment été punis pour avoir transporté des proches malades vers la Suisse, pays où le suicide assisté est proposé par des associations aux citoyens issus d’Etats où il est toujours interdit, comme la France et l’Autriche.

C’est d’ailleurs avec le soutien de l’association suisse Dignitas que quatre Autrichiens – dont un homme condamné pour avoir fourni une arme à son épouse gravement malade – avaient saisi en 2019 la Cour constitutionnelle. Dans leur censure, les juges ont donné jusqu’à fin 2021 au gouvernement autrichien pour réguler l’aide au suicide. Le texte présenté vendredi au Parlement prévoit ainsi plusieurs garde-fous pour éviter une libéralisation totale au 1er janvier 2022. Défendu par la ministre de la justice, écologiste, Alma Zadic, il est le fruit d’un compromis avec les conservateurs du Parti populaire autrichien (ÖVP), très proches de l’Eglise catholique, et qui s’étaient toujours dans le passé opposés à la légalisation de l’euthanasie.

Des garde-fous prévus par la loi

Le projet de loi prévoit notamment un examen et une séance de conseil par deux médecins, dont au moins un spécialisé en soins palliatifs. Trois personnes extérieures devront ensuite attester du « choix libre et autonome » du patient. Un délai de réflexion de douze semaines, raccourci à deux semaines en cas de « phase terminale », est ensuite obligatoire. Les directives anticipées de fin de vie valables un an doivent enfin être validées devant notaire, avant de pouvoir retirer en pharmacie la préparation mortelle. Le patient est dès lors libre de choisir le lieu et les circonstances de l’absorption de la préparation.

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