C’est au cœur du grand auditorium de la bibliothèque François-Mitterrand, à Paris, en présence de la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, que Caroline Hayek est devenue la quatre-vingt-troisième titulaire du prix Albert-Londres, lundi 15 novembre en début de soirée. Le jury a récompensé cette journaliste franco-libanaise pour ses reportages finement composés sur la vie au Liban après la double explosion qui a ravagé le port et la ville de Beyrouth et causé la mort d’au moins 214 personnes, le 4 août 2020.
Publiés dans L’Orient-Le Jour, ils sont aussi l’occasion de « mettre à l’honneur » cette publication née en 1924, se félicite le président du jury, l’ancien journaliste de France Télévisions Hervé Brusini. Indépendante, Caroline Hayek est également chroniqueuse pour la RTBF et correspondante pour le magazine L’Express.
Dans la catégorie audiovisuel, Alex Gohari et Léo Mattei se voient décerner le 37e prix pour leur film On the Line. Les expulsés de l’Amérique. Diffusé sur France 2 et Public Sénat, leur documentaire raconte le déchirant destin de trois Mexicains vivant de longue date aux Etats-Unis mais renvoyés à Tijuana par l’administration américaine.
« Complexité du monde »
Une œuvre de création qui ponctue le travail que les deux reporters mènent sur place, depuis cinq ans, sur le parcours de migrants sud-américains, produite par la société Brotherfilms, elle-même souvent récompensée (le film Daraya, la bibliothèque sous les bombes, de Delphine Minoui – prix Albert-Londres dans la catégorie presse écrite en 2006 – et Bruno Joucla a ainsi reçu le grand prix du Figra en 2019).
Enfin, le cinquième prix du livre revient à Emilienne Malfatto, pour Les serpents viendront pour toi (Les Arènes, 144 pages, 15 euros). Dans cette enquête d’une « très grande qualité littéraire », la journaliste et photojournaliste indépendante (elle a travaillé à El Espectador, à Bogota, puis à l’Agence France-Presse) retrace l’existence et le parcours de la Colombienne Maritza, mère de six enfants assassinée, comme beaucoup de « leaders sociaux », dans l’indifférence générale d’un pays gangrené par le trafic de cocaïne.
Ces trois travaux « illustrent, chacun à leur façon, des problématiques très actuelles qui agitent la société française », souligne Hervé Brusini, pour qui l’Albert-Londres est l’opportunité « de promouvoir le reportage, genre journalistique qui permet d’aborder la complexité du monde, loin des gestes qui se cantonnent à aligner des chiffres ou du commentaire ».
Caroline Hayek, Alex Gohari, Léo Mattei et Emilienne Malfatto succèdent à Allan Kaval (Le Monde), Sylvain Louvet et Ludovic Gaillard (Capa France), ainsi que Cédric Gras (Alpinistes de Staline, Stock).
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