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Le prix Nobel d’économie attribué à David Card et au duo Joshua D. Angrist et Guido W. Imbens

Publié le : 11/10/2021 – 12:04Modifié le : 11/10/2021 – 13:53

Le prix Nobel d’économie a récompensé, lundi, trois spécialistes de l’économie expérimentale, le Canadien David Card, l’Américano-Israélien Joshua Angrist et l’Américano-Néerlandais Guido Imbens. 

Le prix Nobel d’économie a récompensé, lundi 11 octobre, trois spécialistes de l’économie expérimentale : le Canadien David Card, l’Américano-Israélien Joshua Angrist et l’Américano-Néerlandais Guido Imbens.

Le trio « nous a apporté de nouvelles idées sur le marché du travail et montré quelles conclusions peuvent être tirées d’expériences naturelles en termes de causes et de conséquences », a salué le jury du Nobel.

David Card, né en 1956 au Canada, enseigne l’économie à l’université de Californie, à Berkeley. Il obtient la moitié du prix pour « ses contributions empiriques à l’économie du travail ».

La deuxième moitié du prix est attribuée conjointement à l’Américain Joshua D. Angrist, né en 1960 et enseignant au Massachusetts Institute of Technology, à Cambridge, et à Guido W. Imbens, né en 1963 aux Pays-Bas, qui enseigne à l’université de Stanford « pour leurs contributions méthodologiques à l’analyse des relations causales ».

Une approche qui a « révolutionné la recherche empirique »

Avec des « expériences naturelles » évoquant les essais cliniques en pharmacologie, le trio « nous a apporté de nouvelles idées sur le marché du travail et montré quelles conclusions peuvent être tirées d’expériences naturelles en termes de causes et de conséquences », a salué le jury.

« Leur approche s’est étendue à d’autres domaines et a révolutionné la recherche empirique », a souligné le comité du 53e « prix de la Banque de Suède en sciences économiques à la mémoire d’Alfred Nobel ». 

Grâce à des « expériences naturelles », David Card, né en 1956, a notamment analysé les effets du salaire minimum, de l’immigration et de l’éducation sur le marché du travail. Récompensé « pour ses contributions empiriques à l’économie du travail », ce professeur à l’université californienne de Berkeley reçoit la moitié du prix, doté de dix millions de couronnes (environ un million d’euros).

« Ses études du début des années 1990 ont remis en question les idées reçues, ce qui a conduit à de nouvelles analyses et à de nouvelles perspectives », a relevé le jury Nobel.

Les résultats de ses recherches ont en particulier mis en exergue le fait que l’augmentation du salaire minimum n’entraîne pas nécessairement une diminution du nombre des emplois.

L’autre moitié se partage entre Joshua Angrist, un enseignant au MIT de 61 ans, et Guido Imbens, un professeur à Stanford de 58 ans et natif d’Eindhoven (Pays-Bas), « pour leurs contributions méthodologiques à l’analyse des relations de cause à effet ».   

« Absolument stupéfait »

Au milieu des années 1990, leurs travaux ont permis de tirer des conclusions solides sur les causes et les effets pouvant être tirés d’expériences naturelles, par exemple en matière d’éducation. 

Ils ont ainsi pu conclure qu’une année supplémentaire d’étude faisait augmenter en moyenne le salaire de 9 %, ou encore que les Américains nés en dernière partie d’année faisaient de meilleures études.

« Je suis absolument stupéfait », a témoigné Guido Imbens, joint au téléphone par la fondation Nobel. « Josh Angrist était mon témoin de mariage, c’est donc un bon ami à titre personnel et à titre professionnel, et je suis ravi de partager le prix avec lui et David », a-t-il confié.

Les trois hommes faisaient partie des dizaines de noms envisagés par des experts sondés par l’AFP.

L’an passé, le prix d’économie avait sacré un duo américain de spécialistes des enchères, Paul Milgrom et Robert Wilson.

Parfois qualifié de « faux Nobel » car il n’était pas prévu dans le testament fondateur d’Alfred Nobel, le prix d’économie est le plus masculin, avec seulement deux lauréates parmi ses désormais 89 récipiendaires.

Il est aussi largement monopolisé par des économistes américains : il faut remonter à 1999 pour une année sans que les États-Unis aient eu un lauréat en économie.

Le 53e prix d’économie boucle une saison où les comités ont déjoué les pronostics d’experts comme des parieurs, avec 12 lauréats et une seule lauréate.

Avec AFP

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