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Aya Abo-Daher a quitté, adolescente, la Syrie avec ses parents, en 2015. Un an plus tôt, ses deux frères aînés, en âge de faire leur service militaire, avaient fui au Danemark. Ils y ont obtenu le statut de réfugié. Le reste de la famille n’a eu le droit qu’à un permis de séjour temporaire, leur ayant été accordé, comme à des centaines de Syriens, en raison de la guerre dans leur pays.
Agée de 19 ans aujourd’hui, Aya habite Nyborg, une petite ville de la province de Fyn, au centre du pays. En juin, celle que le directeur de son lycée présente comme une « élève brillante » aurait dû décrocher son diplôme de fin d’études secondaires. Mais, le 30 mars, elle a reçu un e-mail de l’office des migrations, l’informant que son permis de séjour, arrivé à expiration fin janvier, ne serait pas renouvelé : les autorités danoises estiment que la situation dans la région de Damas est suffisamment sûre pour qu’elle et ses parents puissent y retourner.
Premier pays en Europe
Leur cas est loin d’être isolé. Selon les chiffres de l’office des migrations, 170 réfugiés syriens ont perdu leur titre de séjour en 2020. Entre janvier et février, 84 autres. Et, depuis mars, plusieurs dizaines encore, faisant du Danemark le premier pays en Europe à ordonner le retour des réfugiés syriens. En pleine pandémie de Covid-19, leur sort avait jusque-là suscité peu d’émotion dans le royaume scandinave. Le message du directeur du lycée de Nyborg, publié sur Facebook, le 1er avril, et partagé plus de 10 000 fois depuis, leur a donné un visage : celui d’Aya, dont les parents, écrit Henrik Vestergaard Stokholm, ont été « harcelés et menacés » par les autorités syriennes après que leurs fils ont quitté le pays, et qui ont « tout fait pour s’intégrer depuis qu’ils sont arrivés » au Danemark. Sans que cela suffise.
Dimanche 4 avril, le directeur du lycée et la lycéenne étaient tous les deux sur le plateau de la chaîne TV2. Longs cheveux châtains et grands yeux sombres, incapable de contenir ses larmes, Aya Abo-Daher a expliqué dans un parfait danois qu’elle craignait pour sa vie et celle de ses parents, si elle était renvoyée en Syrie. Disposant du statut de réfugié, ses frères, eux, ne sont pas concernés.
Depuis, les trois partis de centre gauche, alliés du gouvernement minoritaire, dirigé par la sociale-démocrate Mette Frederiksen depuis 2019, ont pris fait et cause pour la lycéenne, ses parents, et les autres Syriens, dont les témoignages commencent à émerger sur les réseaux sociaux. Pas de quoi émouvoir cependant le ministre de l’immigration et de l’intégration, Mattias Tesfaye.
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