France World

Mario Draghi mise sur sa crédibilité pour replacer l’Italie dans l’Union européenne

https://img.lemde.fr/2021/03/25/423/0/3500/1747/1440/720/60/0/2d6ca29_249726554-choix-167257.jpg

Mario Draghi, le président du Conseil italien, lors d’une conférence de presse, à Rome, le 19 mars 2021. Mario Draghi, le président du Conseil italien, lors d’une conférence de presse, à Rome, le 19 mars 2021.

Il fait partie de la famille mais personne ne sait encore quelle place il occupera autour de la table. En tant qu’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi est un habitué des conseils qui rassemblent les chefs d’Etat et de gouvernement européens et dont il connaît sur le bout des doigts les us et coutumes. Maintenant qu’il est à la tête du gouvernement italien, le voilà membre à part entière de ce club très fermé. Jeudi 25 mars, il devait participer à son deuxième sommet (virtuel) depuis sa nomination. Et c’est avec une certaine curiosité que ses collègues attendent sa prestation, après une première réunion, le 25 février, au cours de laquelle il a manifesté son intention d’imprimer sa marque.

Ce jour-là, Mario Draghi avait surpris son monde. Par son style, d’abord, sobre et direct. « Draghi a un style imprégné de son passé de banquier central, il est économe en mots, va droit au but. Ce n’est pas forcément dans les habitudes du Conseil européen », raconte un diplomate. Sur le fond, aussi, le nouveau premier ministre n’était pas là où l’attendaient ses homologues, qui, pour certains d’entre eux, le fréquentent depuis longtemps. « Au Conseil, ils ont été un peu médusés. Parce qu’ils voyaient Draghi, pas l’Italie. En réalité, ils ne savent pas quel homme politique il va être », explique un autre diplomate.

De fait, Mario Draghi a adopté une posture bien plus protectionniste sur la question des vaccins que ne pouvait laisser l’imaginer son curriculum de banquier central passé par Goldman Sachs. Pas question, a-t-il dit à ses homologues, de laisser les laboratoires qui ne respectent pas leurs engagements exporter en dehors de l’Union européenne. Ni de donner des vaccins aux soignants africains, comme le souhaitent le président français, Emmanuel Macron, et la chancelière allemande, Angela Merkel, tant que les Italiens n’auront pas été immunisés. En clair, l’Europe « est en retard », par rapport aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou à Israël où les campagnes de vaccination sont bien plus avancées, et elle doit, à tout prix, rattraper le temps perdu.

« Parce qu’on le connaît et qu’on l’écoute, parce que personne ne doute qu’il est un européen convaincu, Mario Draghi peut se permettre d’adopter des positions controversées », décrypte une source italienne. Rome a très vite allié le geste à la parole, en interdisant, dès le 26 février, l’exportation de 250 000 doses d’AstraZeneca de l’usine italienne du groupe vers l’Australie. Une décision hautement symbolique, qui lui a permis d’incarner son volontarisme.

Il vous reste 63.37% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source

L’article Mario Draghi mise sur sa crédibilité pour replacer l’Italie dans l’Union européenne est apparu en premier sur zimo news.