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Après une décennie de guerre, les combats ont baissé en intensité en Syrie, mais les espoirs de paix restent encore lointains. En 2011, dans le sillage des « printemps arabes », le régime de Bachar Al-Assad, pourtant l’un des plus enracinés dans la région, semblait sur le point de s’effondrer. Mais la férocité de sa répression a surpris même ses opposants les plus déterminés.
L’expansion fulgurante de l’organisation Etat islamique (EI), en 2014, a détourné l’attention internationale vers la lutte antidjihadiste, aux dépens des rebelles combattant le régime. L’implication de plusieurs acteurs étrangers aux intérêts divergents contribuera à enliser ce conflit. Malgré ses tentatives répétées, l’Organisation des Nations unies n’arrivera pas à faire entendre sa voix.
L’un des tournants de cette guerre restera sans doute la volte-face du président des Etats-Unis, Barack Obama, en 2013, quand il renonce à la dernière minute à des frappes contre les forces du régime après une attaque chimique sanglante. La « ligne rouge » qu’il avait tracée en 2012, promettant d’intervenir si le régime de Bachar Al-Assad utilisait des armes non conventionnelles contre la rébellion, est effacée.
Aujourd’hui, le régime syrien a repris la main sur près de 70 % du territoire, mais le pays est morcelé en plusieurs zones d’influence. La Turquie déploie 15 000 soldats dans le Nord syrien où elle soutient des groupes rebelles. Dans le Nord-Est et l’Est, les forces kurdes, qui ont été soutenues par Washington dans leur combat contre l’EI, contrôlent de vastes régions riches en blé et en hydrocarbures. Le reste est tenu de facto par les Turcs, les Américains, les Kurdes ou des milices pro-Iran. Quant à l’EI, dont le « califat » a été rayé de la carte en mars 2019, il connaît une résurgence, menant des attaques meurtrières contre loyalistes et milices kurdes.
Ancien diplomate, professeur des universités en histoire du Moyen-Orient à Sciences Po Paris, Jean-Pierre Filiu anime, depuis 2015, le blog « Un si proche Orient » sur le site du Monde. Il répond à vos questions sur les enjeux diplomatiques et géostratégiques de ce conflit, lundi 15 mars à partir de 16 heures.
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