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Boris Johnson soupçonné d’avoir autorisé le sauvetage d’un chenil de Kaboul au moment de la prise de la ville par les talibans

Boris Johnson collectionne décidément les polémiques : sur la sellette à cause du « partygate », il est maintenant soupçonné d’être intervenu personnellement pour faciliter le sauvetage d’un chenil de Kaboul, au moment où la ville tombait aux mains des talibans, en août 2021, et alors que des milliers d’Afghans craignant pour leur vie tentaient désespérément de fuir le pays.

L’opération a permis de transférer vers le Royaume-Uni environ 150 chiens et chats ainsi que le propriétaire du chenil, Pen Farthing, un vétéran de la Royal Navy. Durant cette période dramatique, les autorités britanniques ont secouru 15 000 Afghans (traducteurs et leurs familles, personnalités à risque) mais des milliers d’autres – parfois même des binationaux, disposant d’un passeport britannique, n’ont pas eu cette chance.

Mercredi 26 janvier, la commission des affaires étrangères de Westminster, qui enquête sur la gestion du retrait britannique d’Afghanistan, a publié un courriel mentionnant le rôle supposé du premier ministre dans cette évacuation assez baroque – et très médiatisée à l’époque (M. Farthing avait multiplié les appels à l’aide sur les chaînes de télévision).

Le 25 août 2021, un collaborateur du secrétaire d’Etat aux affaires étrangères Zac Goldsmith, avait envoyé un courriel à l’équipe chargée des évacuations au Foreign Office mentionnant le chenil de M. Farthing. « L’association de charité Nowzad, dirigée par un ex-de la Royale Navy, a reçu beaucoup de publicité et le PM [premier ministre] vient juste d’autoriser l’évacuation de ses équipes et des animaux ».

Boris Johnson fragilisé par le « partygate »

Ce message corrobore les allégations d’un lanceur d’alerte, Raphael Marshall, employé du Foreign Office, qui a livré au Parlement, fin 2021, un témoignage sidérant sur la chaotique opération de sauvetage britannique. Son département avait « reçu des instructions du premier ministre » afin d’utiliser « une capacité [de transport] considérable » pour aider les animaux de l’association Nowzad à quitter le pays.

A l’époque, Boris Johnson s’était défendu d’avoir fait passer la vie de chiens et de chats devant celle d’Afghans, directement menacés par les talibans.

La chaîne Sky News et la BBC ont aussi fait état de messages de la députée et assistante parlementaire de M. Johnson, Trudy Harrisson, qui semble s’être démenée, fin août 2021, pour trouver une compagnie aérienne acceptant d’affréter un avion pour les animaux de M. Farthing. Interrogé par la BBC, Dominic Dyer, un activiste de la cause animale qui a participé au sauvetage du chenil, s’est par ailleurs étonné que M. Johnson refuse de reconnaître son rôle : « aucun de vos téléspectateurs n’imagine, je suppose, que moi, Pen Farthing et quelques autres volontaires aient pu organiser seuls une telle évacuation ».

Fragilisé par les révélations en cascade du « partygate », le premier ministre a de nouveau nié toute implication jeudi 27 janvier. « C’est de la rhubarbe – du n’importe quoi –, a t-il lancé drôlement, les militaires ont toujours donné la priorité aux êtres humains et c’était la bonne chose à faire. » Sur Twitter, Pen Farthing a assuré « à 100 % » n’avoir eu « aucun contact direct » avec M. Johnson.

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