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Kim Jong-un fête ses dix ans au pouvoir dans un pays refermé sur lui-même

Le dirigeant nord-coréen face au Mont Paektu, sur une photo de propagande non datée publiée par l’agence officielle KNCA le 16 octobre 2019. STR / AFP

Lorsqu’il fut propulsé au sommet de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) au lendemain de la mort soudaine de son père Kim Jong-il, le 17 décembre 2011, Kim Jong-un avait 27 ans. On pouvait alors douter de ses capacités à tenir en main le régime le plus monolithique de la planète. Officiellement désigné l’année précédente comme le futur dirigeant, il n’avait aucune expérience du pouvoir ; il n’était même pas membre du bureau politique du Parti du travail, la formation politique du régime.

La seconde succession dynastique du monde communiste risquait d’être moins aisée que la précédente, quand Kim Jong-un avait succédé en 1994 à son père Kim Il-sun, fondateur de la RPDC. Un coup d’Etat militaire, sinon l’effondrement du régime, était « une question de semaines ou de mois », avançait ainsi Victor Cha, ancien conseiller pour les affaires asiatiques à la Maison Blanche. Même s’il n’était pas évincé, le « grand successeur » semblait, au mieux, être destiné à se retrouver sous la tutelle d’un conseil de régence.

Dix ans plus tard, le régime est toujours là, et Kim Jong-un n’a pas seulement survécu : il dispose d’une autorité incontestée, auréolée début 2021 du titre de « Grand Leader », le plaçant sur le même rang que ses aïeux. Et il a imposé sa présence sur la scène internationale en faisant de son pays une puissance nucléaire – même si elle n’est pas reconnue comme telle.

Avec une volée de missiles balistiques et trois nouveaux essais atomiques, dont le dernier, en 2017, a finalisé l’entrée de la Corée du Nord dans le club des puissances nucléaires, la RPDC est perçue comme une menace directe par les Etats-Unis et leurs alliés. Le Conseil de sécurité (dont font partie la Chine et la Russie) a durci les sanctions économiques dont le pays faisait déjà l’objet. Puis, après invectives et menaces réciproques d’anéantissement de Pyongyang et de Washington, la tempête est retombée.

Rapprochement contrarié

Les Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang (février 2018) en Corée du Sud ont en effet consacré le rapprochement intercoréen et permis au président Moon Jae-in d’amorcer un dialogue entre les Etats-Unis et la RPDC, qui a conduit à un premier sommet à Singapour (juin 2018) entre le président Donald Trump et Kim Jong-un. Le second, organisé à Hanoï (février 2019), a, lui, tourné court : l’offre de M. Kim d’arrêter la centrale nucléaire (vétuste) de Yongbyon, en échange de la levée des sanctions onusiennes, a été jugée insuffisante par Washington.

Après ces deux rencontres avec le président des Etats-Unis, ennemi juré du régime, Kim Jong-un est parvenu à imposer sa silhouette massive et son visage juvénile sur la scène internationale. « Rocket Man », comme l’avait surnommé Donald Trump, a atteint l’objectif de ses prédécesseurs : forcer Washington à reconnaître la RPDC comme puissance avec laquelle le monde doit compter – et négocier.

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