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Nucléaire iranien : volontarisme de façade à Vienne

Ali Bagheri Kani, le négociateur en chef de Téhéran sur le nucléaire, à Vienne, le 29 novembre. VLADIMIR SIMICEK / AFP

Un carré de tables dans un salon tout en dorures et glaces du palais Coburg : les tractations destinées à tenter de sauver l’accord sur le nucléaire iranien ont repris, lundi 29 novembre, dans l’ambiance feutrée d’un palace viennois. La délégation iranienne, attendue depuis cinq mois, était bien présente aux côtés des négociateurs français, allemands, britanniques, russes et chinois.

Seuls manquaient dans la salle les Américains, avec qui les Iraniens ne veulent pas parler directement. C’est leur retour dans l’accord dénoncé par l’ex-président des Etats-Unis Donald Trump voici trois ans qu’il s’agit d’organiser. Son successeur, Joe Biden, a fait du sauvetage du compromis de 2015 une priorité, avant que les premières discussions en ce sens, au printemps, ne soient suspendues pour cause d’élection présidentielle en Iran.

Très attendues, les retrouvailles ont permis d’entrer tout de suite dans le vif du sujet. Tandis que les pronostics sont défavorables quant à la survie de l’accord sur le nucléaire, chacun a voulu faire preuve de volontarisme. « Je suis extrêmement satisfait de ce que j’ai vu aujourd’hui », a dit le coordinateur de l’Union européenne Enrique Mora, à l’issue des premières heures d’échanges. D’après ce dernier, les Iraniens « ont accepté que le travail effectué au cours des six premiers cycles constitue une bonne base pour construire notre travail à venir ». Une façon de donner des gages aux délégations occidentales, qui veulent reprendre les négociations là où elles avaient été suspendues, sans les élargir davantage.

De leur côté, les représentants iraniens ont aussitôt exigé la levée des sanctions imposées par les Américains depuis leur retrait de l’accord, qu’elles soient liées ou non au programme nucléaire. Une condition inacceptable pour l’administration Biden, même s’il a été convenu de poursuivre les discussions sur le sujet. « Le fait que toutes les parties présentes à la réunion aient accepté la demande de l’Iran, à savoir que la question des sanctions illégales et injustes imposées par les Etats-Unis soit d’abord réglée, (…) constitue une avancée majeure », a cependant assuré Ali Bagheri Kani.

Le temps presse

Le négociateur en chef iranien a aussi demandé la garantie que les Etats-Unis ne sortent plus jamais d’un nouvel arrangement. Téhéran réclame encore une compensation par Washington pour la rupture de l’accord d’origine et une période de vérification pour pouvoir s’assurer que l’Iran arrive à bénéficier des retombées économiques d’un éventuel compromis, avant de se conformer à ses engagements.

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