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Coup d’envoi du procès de Ghislaine Maxwell, la “rabatteuse” présumée de Jeffrey Epstein

Publié le : 29/11/2021 – 23:35

Le procès de Ghislaine Maxwell, accusée d’avoir participé à un vaste trafic sexuel avec son ex-compagnon, le milliardaire défunt Jeffrey Epstein, a démarré lundi à New York. La procureure l’a qualifiée de « femme dangereuse » ayant préparé de jeunes filles pour un « prédateur ». Son avocate l’a au contraire dépeinte comme « la cible de la colère de femmes ».

Deux ans après le suicide en prison du milliardaire accusé de nombreux crimes sexuels Jeffrey Epstein, le procès de son ex-compagne Ghislaine Maxwell a commencé lundi 29 novembre à New York.

La fille du magnat de la presse décédé Robert Maxwell, âgée de 59 ans, est détenue aux États-Unis depuis l’été 2020 et encourt la prison à vie au terme de débats qui doivent durer six semaines, pour que les douze jurés déterminent si elle a participé au vaste trafic sexuel dont était accusé l’homme d’affaires, mort en prison en 2019.

Concrètement, elle est soupçonnée d’avoir joué le rôle de « rabatteuse », en recrutant entre 1994 et 2004 des jeunes filles mineures exploitées sexuellement par Jeffrey Epstein, avec lequel elle a entretenu pendant près de 30 ans une relation amoureuse, amicale et professionnelle.

Elle « était dangereuse. Elle préparait des jeunes filles à être agressées par un prédateur » en les mettant à l’aise, en confiance, et en faisant semblant de leur donner de l’importance, a décrit la procureure Lara Pomerantz en ouvrant les débats. Mais l’une des avocates de Ghislaine Maxwell, Bobbi Sternheim, l’a au contraire dépeinte comme « la cible de la colère de femmes, qui ont été ou qui pensent avoir été abusées par Epstein », grand absent du procès.

Agitée

Dans la salle d’audience de la cour fédérale de Manhattan, Ghislaine Maxwell, ancienne femme mondaine née dans un milieu privilégié, est apparue agitée dans son pull beige, ôtant puis retirant ses lunettes, touchant souvent son visage et passant beaucoup de notes à ses avocats.

La Franco-Américano-Britannique, qui s’est plainte de ses conditions de détention, se dit innocente et plaide non-coupable des six chefs d’inculpation. Elle ne devrait pas s’exprimer à l’audience.

Sa défense devrait plaider que les crimes présumés remontent à plus de 20 ans – une psychologue éclairera le tribunal sur le phénomène des « faux souvenirs » – et surtout que Ghislaine Maxwell est jugée en lieu et place du principal protagoniste, Jeffrey Epstein. 

De son côté, l’accusation se fonde sur quatre plaignantes anonymes – dont deux n’avaient que 14 et 15 ans – qui racontent avoir été approchées par des « rabatteuses », dont Ghislaine Maxwell, près de leur école ou à leur travail.

Massage

Après le cinéma et le shopping « entre copines », les jeunes filles étaient persuadées, pour quelques centaines de dollars, de venir faire un massage, présenté comme non-sexuel, à un puissant New-Yorkais prêt à faire décoller leur carrière.

« Elle gagnait leur confiance » mais « elle savait exactement ce qu’Epstein allait faire à ses enfants quand elle les envoyait dans ses salles de massage », a expliqué la procureure, qui a évoqué le « cauchemar » des victimes.

D’après l’accusation, Ghislaine Maxwell aurait également participé aux agressions sexuelles avec son compagnon, soit chez elle à Londres, soit chez lui à Manhattan, en Floride et au Nouveau-Mexique.

« Pour ma cliente (…) il n’y aurait pas eu de Jeffrey Epstein sans Ghislaine Maxwell (…) C’était comme une dealeuse qui apportait sa drogue à Epstein, et sa drogue c’était des jeunes filles », a déclaré devant le tribunal Lisa Bloom, avocate de plusieurs victimes présumées de Jeffrey Epstein, dont une également de Ghislaine Maxwell.

 

Avec AFP

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